L'association Chérif Kheddam du village Boumessaoud, commune d'Imsouhal à Tizi Ouzou, a commémoré, hier, le 1er anniversaire du décès de Chérif Kheddam survenu le 26 janvier 2012. Les frais inhérents à cette première commémoration ont été entièrement pris en charge par les enfants du village natal de l'artiste qui ont travaillé en collaboration avec l'Assemblée populaire communale pour accueillir comme il se doit les invités qui ont été nombreux à converger à ce rendez-vous culturel pour rendre un vibrant hommage à l'une des plus importantes icônes de la chanson algérienne, kabyle en particulier. Un programme riche et varié a été concocté par les organisateurs de ces festivités qui se voulaient à la hauteur de l'auteur de la fameuse chanson immortelle, ‘Loukane dhitoughal themz, adhekadhaaghe widhe Iyidjane' (Si la jeunesse revenait, je rattraperai ceux qui m'ont devancé) et tant d'autres immortels tubes qui ont bercé plusieurs générations. C'est depuis la demeure familiale du défunt – transformée en musée afin d'immortaliser l'ensemble de ses œuvres artistiques et musicales – que le coup d'envoi a été donné. Des articles de presse, des livres et d'autres œuvres artistiques y ont été exposés.De nombreux invités étaient au rendez-vous dont le manager du défunt M.Boudjelida, Farid Ferragui, Ali Idheflawen, Ouazib Mohand Ameziane, Taleb Rabah, etc. En cette occasion la famille du défunt, dont son fils Salah, ses cousins à l'image de Si Youcef étaient également présents. Une gerbe de fleurs a été déposée sur la tombe du défunt. Il est important de signaler que cette première commémoration de la disparition de Chérif Kheddam est à mettre à l'actif de l'association éponyme qui a été créée, pour rappel, du vivant du défunt et qui vise la sauvegarde des œuvres artistiques ainsi que le projet du rassemblement de tout son répertoire qu'il devait faire sortir au grand public. «Toute activité en direction de ma mémoire, doit être consacrée à l'intérêt général du village», aimait-il à répéter. Par ailleurs, les organisateurs de cet événement ont émis le vœu de mettre sur pied une école de musique afin de former les jeunes talents et de créer une fondation au nom de l'artiste. L'auteur, compositeur et interprète Chérif Kheddam est né en 1927 dans le village de Boumessaoud en Haute Kabylie. Il a fréquenté l'école coranique dans son enfance puis travaillé pendant un temps à Alger avant de prendre le chemin de l'émigration à l'âge de 20 ans pour s'installer à Paris. Tout en travaillant à l'usine, il se met à la guitare, puis au luth. Son premier enregistrement, ‘Yellis netmourth-iw' (Fille de mon pays) le propulse sur la scène artistique nationale. Pour s'affranchir des scribes auxquels il était courant de faire appel à l'époque, Chérif Kheddam se met bientôt au solfège et à l'harmonie, apprend à noter ses mélodies et s'initie, au contact du Tunisien Mohamed el Jamoussi, aux modes de la musique arabe. De par son style, il enrichit le répertoire de la chanson kabyle en l'amenant à s'ouvrir sur la modernité tout en préservant ses caractéristiques. Instrumentiste, compositeur, parolier, il est aussi découvreur de talents. Ses émissions à la radio algérienne ont, entre autres, révélé Lounis Aït Menguellet et Nouara. Il était également une voix pionnière de la chaîne 2 de la radio algérienne.Il est décédé le 23 janvier 2012, à Paris, à l'âge de 85 ans à la suite d'une insuffisance rénale.