Une question qui revient sur toutes les lèvres. En attendant que l'auteur (ou les auteurs) soi(en)t démasqué(s), les proches de Belaïd ne se sont pas privés de pointer les islamistes au pouvoir. Quelques heures après l'assassinat de son fils, le père de Chokri Belaïd, cité par les agences, est apparu en larmes face aux caméras en criant : «Ghannouchi sale chien !». Mais le chef du parti islamiste, Ennahda, Rached Ghannouchi, a nié toute implication, estimant que les responsables de ce meurtre «veulent un bain de sang» en Tunisie. Quant à Besma Khalfaoui, la veuve de Chokri Belaïd, qui reçoit depuis hier mercredi, de multiples visites de proches et de soutiens politiques venus lui présenter leurs condoléances, elle affirme que cette mort n'était pas vraiment une surprise. Chokri Belaïd «savait qu'il pourrait mourir comme ça», a-t-elle encore expliqué ce jeudi matin devant les caméras. Ce qui ne l'empêchait pas de répéter qu'il ne fallait «pas avoir peur». Quelques heures plus tôt, alors qu'elle faisait face aux journalistes à l'hôpital, le pantalon taché de sang, Besma Khalfaoui avait déjà accusé : «Mon mari a été menacé plusieurs fois et avait lancé des avertissements à maintes reprises, sans résultat. On lui répondait qu'il devait assumer le fait d'être un opposant.»