Méfaits Depuis le début de l?année, 13 enfants ont été victimes de l?inconscience criminelle des chauffeurs de taxi-bus. Prises de bec acerbes, querelles et invectives entre les «chauffeurs» et les passagers, tel est le lot quotidien des usagers des transports en commun à Oran, pour la plupart des travailleurs, des fonctionnaires, des lycéens et des étudiants. Les qualificatifs ne manquent pas pour désigner les exploitants singulièrement connus pour les désagréments qu?ils causent à leurs clients. Les «chauffeurs de la mort» ne s?embarrassent guère de scrupules. Plusieurs enfants ont été écrasés par ces conducteurs inexpérimentés et très jeunes, souvent sous l?emprise de psychotropes ou d?alcool. Des passagers ont été tabassés et jetés en rase campagne pour avoir revendiqué un peu de tenue. Le dernier accident, ce mois de mai, a coûté la vie à trois petits cousins qui étaient sagement assis sur le seuil de leur maison. Ils ont été fauchés par un Karsan conduit par un chauffard sous l?emprise de la drogue. Certains citoyens, à bout, s?en sont pris à ces Karsan à coups de pierres, menaçant de s?attaquer aux édifices publics afin d?exiger la fin de ces chauffards qui sèment la mort. Depuis le début de l?année, on recense 13 décès d?enfants causés par les «chauffards» de taxis collectifs assurant la liaison entre Oran et sa périphérie. On a assisté à des disputes mettant en scène des «receveurs» et des usagers qui réclamaient un peu de décence. Souvent, conducteurs et receveurs embarquent des filles de m?urs légères qui se mêlent aux voyageurs. Et bonjour les chansons paillardes et les plaisanteries lascives, tout cela sous le regard impuissant des voyageurs. Sur l?actuelle aire de stationnement de l?Usto, c?est littéralement la pagaille. «Outre l?insécurité et les vols dont nous sommes quotidiennement victimes, nous sommes également confrontés à l?épineux problème lié à l?absence d?une réelle politique en matière de transport suburbain. Nous sommes les otages de certains voyous qui contrôlent les lignes suburbaines. On ne traite pas ainsi les gens», se plaignent des citoyens courroucés. Dans cet ordre d?idées, l?élaboration d?un plan de transport «souple» n?a fait que compliquer les choses, en raison du non-respect des critères de délivrance des agréments d?exploitation des lignes de transport, en particulier celle reliant la périphérie Est. «A-t-on idée de délivrer des agréments à des voyous et à des drogués sans enquête de moralité préalable ? Ces voyous parquent des êtres humains dans des fourgonnettes Karsan, à l?ère du téléphone mobile et d?Internet», s?interroge cet enseignant, un habitué du transport urbain. Pour la direction des transports, il s?agit surtout d?assurer le transfert d?un nombre considérable de voyageurs à destination de la périphérie Est, notamment. Dans ce contexte, plusieurs raisons ont été avancées par les usagers, qui souhaitent le retour immédiat à l?ancien itinéraire : Haï Bendaoud-Palais des expositions, au lieu de l?actuelle aire de stationnement de l?Usto, ainsi que la suppression immédiate des Karsan et leur remplacement par des bus répondant aux normes de transport public. Réagissant aux nombreuses doléances des citoyens, les comités de quartier de la périphérie Est ont souligné l?urgence de «briser le silence sur les accidents dont sont victimes les enfants et la nécessité de revoir l?organisation du transport et des transporteurs dans cette ville de 50 000 habitants».