Insécurité - Il ne se passe pas un jour sans que des agressions soient enregistrées. Les gares ferroviaires de Gué-de-Constantine, d'Aïn Naâdja, de Baba-Ali, de Oued Semmar et de Rouiba constituent des lieux de prédilection pour les bandits qui s'attaquent aux passagers. Ils accomplissent leur sale besogne en toute impunité et sans difficulté aucune. Ces délinquants, habitant généralement les bidonvilles qui ceinturent la capitale, agressent les voyageurs à l'aide d'armes blanches, notamment aux premières heures de la matinée et tard dans la soirée. Des moments bien choisis, puisque les wagons sont presque vides, ce qui permet à ces «crapules sans scrupules» d'échapper à toute résistance. En effet, il ne se passe pas un jour sans que des agressions soient enregistrées, ciblant généralement les femmes et les hommes non accompagnés. Les témoignages des victimes ne manquent pas à ce sujet. «Il y a quelques jours, des voyous ont subtilisé mon téléphone portable, deux bagues et une chaîne en or ainsi qu'une somme de 5 000 DA. Il était environ 18h, lorsque ces voyous ont fait irruption dans le train, à Gué-de-Constantine, et m'ont contrainte, sous la menace d'un poignard, de leur remettre tout ce que je possédais. J'ai cédé, rien que pour éviter d'être poignardée», avoue Samira, la trentaine, secrétaire de direction dans un établissement financier à Alger et habitant à Boufarik. «C'est la deuxième fois que je suis agressée. Dans ces trains, les passagers sont livrés à eux-mêmes. La SNTF ne fait qu'empocher notre argent !», proteste notre interlocutrice, toujours sous le choc. Lila, habitant à Thénia, enseignante dans une école privée à Alger, a vécu la même histoire. «On dirait que les voyous étaient informés que j'avais perçu mon salaire ce jour-là ! A la gare de Oued Semmar, j'ai été attaquée par trois délinquants qui m'ont soutiré une somme de 22 000 DA, en sus de mon téléphone portable. Pour ce faire, l'un d'eux s'est chargé de gêner la fermeture de la portière, ce qui a permis aux deux autres de m'agresser et de s'enfuir en un clin d'œil. Sincèrement, lorsque je sors le matin, je n'ai qu'une seule obsession : rentrer le soir saine et sauve», témoigne-t-elle. Les autres voyageurs n'osent plus intervenir dans ces cas d'agression à main armée, une passivité, il faut le dire, qui facilite la tâche des cambrioleurs. Pour certains, l'attitude est justifiée et ne constitue nullement un signe de manque de courage. «Les gens n'interviennent pas car ils ont peur, eux aussi, d'être pris à partie par ces délinquants sans foi ni loi. Voici une cicatrice qui date de quelques mois. J'ai empêché l'agression d'une femme avec l'aide de deux autres passagers. Bien sûr, nous avons réussi à repousser les délinquants qui ont vite quitté le wagon. Mais, trois jours plus tard, ils sont revenus directement vers moi et m'ont porté plusieurs coups de couteau, en me disant qu'ils se souvenaient bien de ce que j'avais fait. C'est à la SNTF d'assurer la sécurité des voyageurs», témoigne Slimane, la quarantaine, habitant à Réghaia et exerçant dans une entreprise privée à Belcourt. Plusieurs de nos interlocuteurs déplorent le règne de la peur au sein des trains électriques de banlieue et interpellent la société concernée pour remédier à cette situation avant que ces actes barbares ne prennent plus d'ampleur. Une responsabilité à assumer...