Le pédophile gracié par le roi – lequel roi est revenu sur sa décision – arrêté par les autorités espagnoles, le directeur de l'administration pénitentiaire marocaine révoqué, il fallait un bouc émissaire à même d'endosser la faute du monarque, la maison royale espagnole qui affirme que Juan Carlos n'a rien demandé à Mohammed VI lors de sa visite en juillet : ce sont là les éléments du quatrième épisode du feuilleton de l'été marocain. Daniel Galvan, coupable d'agressions sexuelles sur 11 enfants marocains et condamné à 30 ans de prison, sera-t-il extradé vers le Maroc ? La question reste posée. Il a été arrêté à Murcie, dans le sud-est de l'Espagne, et doit être transféré au tribunal madrilène de l'Audience nationale, a annoncé le ministère espagnol de l'Intérieur en vertu d'un mandat d'arrêt international lancé par les autorités marocaines. A Rabat le directeur de l'administration pénitentiaire a été révoqué, hier, lundi. L'enquête a conclu que ladite administration, lorsqu'elle a été sollicitée par le cabinet royal, a transmis par inadvertance des informations erronées de la situation pénale de l'intéressé, selon un communiqué du Palais royal. A Madrid, le ministère des Affaires étrangères espagnol a assuré que «la décision de gracier les prisonniers espagnols a été prise par les autorités marocaines». La Maison royale d'Espagne a, elle, affirmé n'avoir «rien à voir avec l'élaboration d'aucune liste». Un porte-parole a précisé que le roi, lors de son voyage, s'était seulement intéressé à «la situation» des détenus espagnols au Maroc alors que, selon les médias officiels marocains, la grâce royale a été accordée la semaine dernière à 48 prisonniers espagnols au nom de l'excellence des relations entre les deux pays, quelques jours après une visite du roi d'Espagne Juan Carlos, un interlocuteur privilégié du roi Mohammed VI, au Maroc. Selon une source proche du dossier à Madrid le gouvernement espagnol a seulement demandé que Galvan soit transféré en Espagne pour y purger sa peine.