Fête - Mystique, mythique, Azrou n' Thor est un haut lieu de pèlerinage, de contemplation, où l'on vient implorer le pardon des saints protecteurs des lieux, voire faire une sorte d'exorcisme, pour expier ses péchés. Considérant ce lieu sacré, pour ne pas dire magique, beaucoup de personnes malades viennent le visiter dans l'espoir de guérir et implorer le pardon. Même les jeunes filles y viennent dans l'espoir de se marier. C'est aussi un haut lieu de villégiature qui attire des touristes qui n'hésitent pas à faire l'ascension du mont, en forme de pyramide nichée à 1 883 m d'altitude. Cette fête séculaire appelée communément «Assensi» (offrande) ou «Zerda» est un important rendez-vous qui marque la vie sociale, cultuelle et culturelle des habitants de la localité d'Illiltène, située à 70 km à l'est de la capitale du Djurdjura. L'appellation «Azrou n'Thor» signifie «roche de l'après-midi». On raconte qu'en faisant sa prière du dhor, un saint trouve la mort sur le pic du rocher. La fête à laquelle prendront part des milliers de visiteurs, comme chaque année, aura lieu demain. Pour s'y rendre, le voyageur au départ de Tizi-Ouzou devra parcourir des routes qui montent, déroulant sans cesse leurs lacets. Il fera escale à Aïn El-Hammam (ex-Michelet) où il pourra faire un crochet par des lieux aussi mythique que Tala n Wudi, Asqif n Tamana, de là, il empruntera le chemin allant vers Iferhounène tout en prenant le soin de bifurquer, 3 kilomètres plus loin, sur la route de montagne passant par le Col de Tirourda et menant vers les départements de Bgayet et Bouira. Avant d'atteindre les lieux, petite galère au niveau de Tizi Ledjmaa. Les visiteurs doivent emprunter une piste longue de trois kilomètres environs. Cette piste est difficilement carrossable, ce qui nécessite son revêtement, un vœu pieux que les habitants d'Illiltène caressent depuis des années. Des bus sont mobilisés pour déposer le plus près possible les visiteurs. Réussir le rituel, assurer la sécurité, veillez à ce que tous les convives mangent, leur venir en aide en cas de besoin, rester à leur écoute, etc., sont autant de tâches qui ne sont pas une gageure. Un couscous à la viande de bœuf est au menu. Les visiteurs prennent place sous les cèdres millénaires pour déguster ce plat préparé par de nombreuses mains. C'est pourquoi, la veille, tout a été déjà préparé. Les membres du comité d'organisation des villages concernés, à savoir Aït Adella, Zoubga, Takhlijt, Ath Atsou passent la nuit sur place à la belle étoile, afin de sécuriser l'endroit et s'atteler aux préparatifs du repas qui sera servi aux visiteurs pour la cérémonie du lendemain. Il y est servi du couscous aux légumes et à la viande, plusieurs bœufs auront été égorgés à l'occasion. Le rite est aussi marqué par l'ascension rituelle jusqu'au mont L'Djamaa Ufella où des bougies sont allumées. La localité compte d'autres fêtes aussi séculaires, d'autres Assensi, en cette saison, comme l'Assensi n Vouchiker, Tizinkoucht, Tabourth Tezgui, Oulkadi...