Objectif n L'association Iqraa ambitionne de réduire de moitié le taux d'analphabétisme à l'échelle locale, d'ici fin 2015, selon son président. «Nous comptons actualiser la stratégie nationale de lutte contre l'analphabétisme, de manière à nous donner les moyens de ramener le taux de ce fléau dans la wilaya de 23% actuellement à 11% environ, d'ici fin 2015», a indiqué hier dimanche Khelid Hocine en marge d'une rencontre célébrant la Journée internationale d'alphabétisation. La wilaya de Tizi Ouzou comptait à fin 2008, selon une estimation du responsable basée sur les données du RGPH, plus de 200 000 analphabètes, dénombrés parmi la population globale âgée de plus de 16 ans, dont une majorité relève de la tranche d'âge allant de 16 à 45 ans, avec une prédominance chez la gent féminine. La concrétisation de cet objectif «est tout à fait du domaine du possible», a assuré le responsable en émettant certaines conditions liées, entre autres à «l'ouverture de postes budgétaires pour le recrutement d'enseignants en nombre suffisant, de manière à pourvoir toutes les localités et à stabiliser l'encadrement pédagogique, dispensé jusque-là par des bénévoles ou par des éléments recrutés dans le cadre des contrats à durée déterminée». Dans ce contexte, le président de l'antenne de wilaya de l'association nationale Iqraa a plaidé en faveur de «la réactualisation» de la stratégie nationale de lutte contre l'analphabétisme, à la lumière des insuffisances révélées par son application. Les suggestions formulées à cet endroit portent, en substance, sur l'impérative nécessité d'«adapter les programmes d'alphabétisation aux besoins des apprenants et à leur réalité socioculturelle, afin de faciliter l'assimilation des cours». La mise à la disposition de l'association de classes permanentes d'alphabétisation au niveau des écoles, de façon à permettre l'aménagement des emplois du temps aux contraintes quotidiennes des apprenants, constitue l'autre préalable mis en avant par Iqraa. Le responsable souhaite voir «ouvrir le maximum de classes d'alphabétisation à travers les hameaux et douars les plus reculés en revoyant, à la baisse, le nombre de 30 à 40 apprenants, exigé actuellement pour l'ouverture d'une division pédagogique». Au titre de cette démarche, visant à faire reculer l'analphabétisme dans la wilaya, cette association entreprend de porter, d'ici la fin de l'année, le nombre de sujets suivant les cours d'alphabétisation de 7 500 à 10 000 inscrits. Pour ce faire, M. Khelid a fait état du lancement, à partir de cette semaine d'une campagne de sensibilisation au profit des 18 communes de l'est de la wilaya, en vue d'explorer la possibilité d'ouvrir, à leur niveau, des classes d'alphabétisation. R. L. / APS