Résumé de la 124e partie - Prétextant un recueillement sur la tombe de ses parents, Marcelle demande au Dr l'autorisation de se rendre à Paris... Comment aurais-je pu ou même eu le droit de faire une objection ? Je trouvais au contraire que ce sentiment était une excellente note en faveur de mon assistante dont la personnalité de plus en plus attachante, assez lente à se dévoiler au début, n'avait fait que grandir dans mon esprit. Je lui répondis qu'elle pouvait prendre tout le temps qu'elle voulait et la remerciai sincèrement pour les soins très dévoués qu'elle avait prodigués à Christiane pendant sa maladie. Elle a dû vraiment, en entendant mes paroles de gratitude, se dire que ma naïveté ou ma candeur dépassaient toutes les limites permises ! Elle prit le train du soir et je crus même que mon devoir était de l'accompagner en voiture jusqu'à la gare ! Je me rendis ensuite au château où j'eus nettement l'impression que Christiane n'était pas enchantée de me voir, ce qui renforça la pénible impression éprouvée depuis quelque temps. On aurait dit que mon amour cherchait à se détacher de moi. J'étais très malheureux. Je ne pouvais croire un instant que Christiane eût cessé de m'aimer. Que se passait-il ? Elle répondit évasivement à certaines questions que j'essayai de lui poser. Elle prit même une attitude distante, presque lointaine... Je ne le compris que plus tard si ce soir-là Christiane adopta cette étrange ligne de conduite à mon égard, ce ne fut que pour commencer à me préparer indirectement à l'inévitable séparation qui, dans son esprit, devait se produire entre nous ! Elle avait déjà, sous l'inspiration démoniaque de Marcelle, mûri tout un plan elle pré-férait me faire croire qu'elle me quittait parce qu'elle ne pouvait plus supporter ma présence plutôt que m'avouer le mal dont elle était sûre maintenant d'être la proie. Sa pauvre tête voyait se dresser sans cesse, entre elle et moi, le spectre du cancer évoqué si habilement par Marcelle. Sentant que notre entretien risquait de tourner court sans raison apparente, je commis l'erreur de ramener la conversation à sa santé - «Chérie, ce n'est pas parce que tu te sens mieux qu'il faut commettre la moindre imprudence... Il ne serait pas inutile de faire une radio maintenant que tu peux te déplacer sans risque en voiture fermée. J'ai tout lieu de penser que ça n'a été qu'une alerte mais je serais cependant plus tranquille après cette radioscopie. Veux-tu que nous profitions de ce que Marcelle n'est pas là demain après-midi pour la faire chez moi ?... Réponds-moi, Christiane !» - «Une radio ? Pour quoi faire, Denys ? Tu es complètement fou ! Laisse ça à tous les obsédés de ton Comité ! Moi je suis complètement guérie.., je le sais ! J'ai besoin de repos, c'est tout... Laisse-moi, veux-tu ?» Je m'en allai, comprenant de moins en moins et de plus en plus désemparé. (A suivre...)