Initiative - Pour la première fois depuis sa tenue, le Festival international de la danse contemporaine organise des ateliers de formation et de création au Palais de la culture Moufdi-Zakaria. Ces ateliers viennent répondre à la demande des jeunes danseurs versés dans la danse contemporaine. «L?objectif de ces ateliers est d? intégrer les amateurs, et même les professionnels, dans une dynamique d?apprentissage et d?acquisition des techniques d?expression corporelle spécifique à la danse contemporaine, d?apprendre et d?avoir un plus de savoir des chorégraphes étrangers», déclare Faïza Mammeri, responsable des ateliers. Celle qui dit accomplir cette mission avec passion explique ensuite : «Ces ateliers sont partagés en trois résidences. Il y a une résidence algérienne (elle est encadrée par un chorégraphe algérien), une autre américaine (elle est assurée par un chorégraphe américain) et la troisième croate (elle est dirigée par un chorégraphe croate). La particularité de ces ateliers, c?est qu?il y a un mélange extraordinaire de genres et de formations. En d?autres termes, côté algérien, il y a la partie folklorique, académique et même contemporaine. Pour ce qui concerne la résidence américaine, l?on a une formation libre et libérale de la danse contemporaine, l?expression est dynamique et a beaucoup d?énergie dans la gestuelle du mouvement. Enfin, s?agissant de la résidence croate, les participants bénéficient de l?expérience russe. C?est une formation académique.» A cela s?ajoutent par ailleurs des projections sur l?art de la danse contemporaine. «Le support audiovisuel est important. Il s?agit de la théorie. Cela consiste à aider les étudiants à avoir une connaissance et une vision sur ce qui se fait en matière de danse contemporaine. Ces projections sont soutenues par des débats.» Selon la coordinatrice, chaque chorégraphe va donner sa méthode de travail et partager en conséquence son expérience, donc sa carrière avec les étudiants. Notons que ces ateliers ont drainé de nombreux jeunes. Cela démontre l?intérêt de ces derniers à l?art de l?expression corporelle. Et contrairement aux idées reçues, la danse contemporaine est un genre artistique prisé et demandé. «Les participants sont demandeurs de cette formation», soutient-elle. Cela dit, il y a un répondant à ces ateliers, puisqu?ils sont nombreux à vouloir y participer. Ils sont d?Alger, Tizi Ouzou, Tlemcen, Aïn Témouchent, Annaba, Sidi Bel Abbes? «L?on est arrivés à une cinquantaine de demandes de participation, mais nous avons dû faire un choix, une audition, car la prise en charge est lourde», confie-t-elle. Selon notre interlocutrice, la liste contient une trentaine de participants. «Tous ces jeunes sont là pour apprendre. Ils sont dynamiques, pleins d?énergie, ils ont de l?entrain, ils sont très motivés, ils sont en plus très réceptifs», relève-t-elle. - A l?issue des ces ateliers ouverts depuis le 10 novembre, c?est-à-dire lors de la soirée de clôture du festival, les participants, qui sont conditionnés et boostés, présenteront leur travail. Chaque résidence va offrir au public sa performance. Faïza Mammeri, qui estime que la jeunesse algérienne a, à travers ces étudiants, un fort potentiel créatif, souligne la nécessité de soutenir cette dernière. «Il suffit juste d?accompagner nos jeunes talents et les encourager dans leur travail de création par la mise en place d?espaces et d? un environnement favorable, donc à leur épanouissement artistique», dit-elle : «Il y a certes le festival, mais après cela il n?y a plus rien. Notre v?u est qu?il y ait un prolongement dans la durée de ces ateliers. Nous souhaitons que nos jeunes bénéficient de plusieurs ateliers de formation ou de résidences de création.» Ainsi Faïza, qui s?est dite littéralement subjuguée par cet énorme intérêt porté par les jeunes, aussi bien garçons que filles, à la danse contemporaine, qui dit aussi en être fière, regrette le manque de formation, voire la quasi inexistence, d?infrastructures adéquates pour encadrer et suivre ces jeunes au talent avéré, et ce, afin de créer des compagnies de danse contemporaines professionnelles.»