Résumé de la 13e partie - Smaïl rentre enfin chez lui. Sa femme qui n'a pas les yeux dans la poche, soupçonne quelque chose. Elle lui pose des questions et il répond avec prudence. Smaïl se dit que le meilleur moyen de mettre un terme à l'insoutenable interrogatoire de sa femme serait de changer de sujet de conversation. Alors il lui dit : — Femme, au lieu de faire l'intéressante, tu ferais mieux de nous servir le déjeuner.» —Le déjeuner ? La jeune femme rit jaune. — Monsieur se promène, se paie du bon temps et veut par-dessus le marché que je lui prépare un déjeuner. Je n'ai rien préparé. Les enfants et moi nous nous apprêtions à nous couper quelques tomates. — Très bien, j'ai compris. Je vais ressortir. L'épouse s'affole : — Tu vas ressortir ? Pour aller où ? — Je descends chez l'épicier pour acheter des œufs... il n'y a pas d'œufs à la maison, j'imagine ? — Non ; il ne nous en reste plus. Smaïl est si perturbé par le souvenir de la belle Hayat qu'il a traversé la chaussée sans faire attention. La voiture qu'il n'a pas vue, a freiné, manquant de très peu de le heurter. Le crissement de freins a attiré tous les regards. L'épouse de Smaïl sort au balcon et voit son mari se disputer au milieu de la chaussée avec un homme qui a tout l'air d'être celui à qui appartient la voiture immobilisée au milieu de la chaussée et qui a déjà causé un embouteillage monstre. — Oh ! les enfants ! C'est votre père ; il a failli se faire heurter par une voiture ! Les enfants se mettent à crier parce qu'ils ont compris que leur père a été écrasé. La jeune femme descend dans la rue et se tient près de son mari qu'elle se met à palper pour s'assurer qu'il n'a rien. L'automobiliste ayant reconnu en elle l'épouse de celui qu'il aurait sans doute tué s'il n'avait pas de bons freins, lui dit : — Prenez bien soin de lui madame. Il a traversé la chaussée avec l'esprit ailleurs. S'il veut se suicider il y a d'autres moyens plus efficaces et qui ne causent pas de tort aux autres. (A suivre...)