Décision ■ Ce qui est possible en Espagne ne l'est-il pas en Algérie ? C'est la question que l'on se pose suite à l'annonce des nouveaux projets des stades du Real et du Barça et la situation précaire des enceintes algéroises. On les voit d'ici ceux qui vont nous dire : «Ne comparez pas l'incomparable» ! Et pourtant. Entre Alger et Barcelone, c'est à une demi-heure de vol d'avion et un peu plus pour Madrid. Deux villes, dont les deux prestigieux clubs, le FC Barcelone et le Real Madrid ont dévoilé ce week-end les projets de rénovation de leurs stades respectifs, les déjà mythiques Camp-Nou et Santiago-Bernabeu. Dans la continuité de donner une nouvelle dimension à leur institution, les dirigeants du Real ont offert la Ciudad Real Madrid, centre d'entraînement du club, puis la résidence de l'équipe première et le centre de formation, ils passent à la modernisation du Santiago Bernabeu en retenant le projet de l'architecte allemand Wolwin Marg qui en a fait un véritable objet d'art. Et pour bien alimenter le duel à distance que se livrent Castillans et Catalans, le nouveau président du Barça Josep Maria Bartomeu a présenté, dans la tourmente de l'affaire de démission de Sandro Rossel, le projet faramineux de relookage du stade Camp Nou qui passerait à 105 000 places pour un coût de 600 millions d'euros pour des travaux qui débuteront en 2017 et se termineront en 2021. Tout est dans la projection et la prévision. Qu'en est-il de nos pauvres stades algérois qui dépérissent chaque jour sous l'effet du temps et des éléments et qui ne font l'objet que de rafistolages et coups de peinture ? La semaine dernière toute une polémique est née au sujet du stade Omar-Hamadi, l'enceinte historique de Bologhine (ex-Saint-Eugène) qui est en contrebas de Notre-Dame-d'Afrique et qui fait face à la mer, serait affecté par des fissures dans l'une de ses tribunes. A quelques kilomètres de là, le stade du 20-Août-1955, (l'ex-stade des Annassers), n'est pas en reste. Mais malgré les effets du temps et son état de dégradation, il reste ouvert au grand bonheur des supporters du Chabab. Quant au stade de Mohammadia d'El-Harrach, il vient d'avoir l'aval de la Ligue de football professionnel pour accueillir les matchs de l'USMH jusqu'à la fin de la saison. Une solution temporaire et tirée par les cheveux pour boucler l'actuelle saison en attendant des jours meilleurs. En espérant surtout la sortie de sous terre des enceintes de Baraki et de Douéra qui accusent un grand retard en dépit de toutes les mesures prises par les pouvoirs publics pour accélérer les travaux et offrir à la région algéroise deux infrastructures de qualité pour désengorger le parc sportif qui étouffe. Il faut dire que le développement du sport en général et le football en particulier, notamment celui qu'on voudrait professionnel passerait par une base infrastructurelle de qualité et de très haut niveau au même titre que les autres grandes nations. Les problèmes de bureaucratie, de passation de marchés, de révision des coûts, pour ne citer que ceux-là, sont autant de freins au développement d'un pays qui ambitionne d'organiser la CAN de football en 2019 ou en 2021. Il faudrait déjà réfléchir dès maintenant à de véritables projets de rénovation pour nos vieux stades algérois qui pourraient rendre encore des services, si l'on fait comme font le Real et le Barça, toute proportion gardée, dont les enceintes sont en plein centre de la cité sans provoquer le moindre encombrement. Deux bijoux en plein centre ville, Alger la blanche peut en avoir autant. Les moyens existent, il suffit juste de confier l'affaire aux compétences et aux spécialistes en la matière.