Diversité ■ L'ensemble Diagonal a animé un spectacle basé sur des morceaux de musique du terroir, comme le diwan maghrébin et la musique andalouse, fusionnés à un jazz rythmé et élaboré. A l'occasion de la célébration de la Journée internationale du jazz, décrétée par l'Unesco en 2011, l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) a présenté, en partenariat avec l'Office Riad El Feth (OREF), l'ensemble Diagonal de Jean-Christophe Cholet et son spectacle «Nights in Tunisia». Le spectacle a eu lieu hier, à la salle Ibn Zeydoun. Le temps d'un récital riche en sonorités, aussi bien colorées qu'éclectiques, l'ensemble Diagonal a réuni sur scène le raffinement et la splendeur de la musique arabo-andalouse, cette musique combinée aux époustouflants rythmes du jazz actuel, une musique qui, selon ses adeptes, est bien plus qu'un style musical. C'est un style de vie, un outil de dialogue et même de changement social. En effet, «Nights in Tunisia» se présente comme un merveilleux projet qui allie comme jamais les sonorités maghrébines, c'est-à-dire andalouses, et les tonalités du jazz. C'est dire l'universalité de la musique arabo-andalouse, une musique adaptable à tous les genres et tous les styles. C'est dire aussi que le jazz peut aller vers les musiques du monde, ces musiques traditionnelles au tempérament unique et s'en nourrir, s'y associer pour en créer, en fusionnant, d'autres sonorités des plus savoureuses et des plus expressives. Ainsi, l'ensemble Diagonal se plaît à tourner résolument le dos au répertoire conventionnel du jazz pour puiser son inspiration dans d'autres cultures et influences musicales des plus exceptionnelles. Composée de neuf musiciens français, algériens et tunisiens, la formation, dirigée par le pianiste Jean-Christophe Cholet, a animé un spectacle basé sur des morceaux de musique du terroir, comme le diwan maghrébin et la musique andalouse, fusionnés à un jazz rythmé et élaboré. Par ce jeu naturel et démonstratif, l'ensemble Diagonal a exploré un univers séduisant et poétique. Ce jeu qui était une réelle performance artistique, une création musicale à part, se veut un dialogue entre les peuples et les cultures, et ce, par le biais de la musique. Les pièces musicales jouées avec brio et une profonde sensibilité poétique, ont été présentées dans une orchestration belle et équilibrée, mêlant avec habileté divers instruments, allant des cuivres (trompette, trombone et saxophone) aux percussions traditionnelles comme le karkabou, en passant par la batterie et la basse. Cela a créé une ambiance étonnante. Les pièces interprétées par l'ensemble Diagonal son tirées du répertoire du «stambali» (appellation du diwan en Tunisie) et des «mouachahate» (poésie arabo-andalouse), ont été portées par la voix du chanteur algérien Mehdi Askeur, membre, par ailleurs, de l'Orchestre national de Barbès, par celle de la chanteuse algérienne Kawter Miziti... Le récital d'hier, riche en sons comme en images, se veut un impressionnant voyage (réel ou imaginaire, qu'importe, puisque l'essentiel est que le public ait été émerveillé, transporté vers d'autres rivages). La soirée d'hier a été un moment de rencontres et de partage. C'est dire l'extraordinaire pouvoir de la musique, à savoir «rassembler des artistes de cultures et d'horizons différents, comme levier d'intégration et de respect mutuel».