Escalade ■ L'armée ukrainienne a mené ce matin à l'aube une nouvelle offensive contre les séparatistes pro-russes près de Kramatorsk, dans l'est du pays. Les autorités ont fait valoir leur volonté de les déloger coûte que coûte. Le ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov, a affirmé que les forces gouvernementales ont pris le contrôle d'une tour de télévision dans cette ville proche du bastion rebelle de Slaviansk, où de violents affrontements ont eu lieu hier vendredi. «La phase active de l'opération se poursuivait à l'aube. Nous ne nous arrêtons pas», a écrit M. Avakov sur sa page Facebook. Il n'a pas fait mention d'éventuelles victimes. Dans la nuit, les médias russes ont parlé de combats près de Kramatorsk. Citant des sources médicales, ils ont fait état d'un mort et de neuf blessés. L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a dénoncé devant des journalistes «un acte méprisable de violence» de la part de Kiev, qui peut «mener l'Ukraine à la catastrophe». «Nous allons faire de notre mieux pour essayer d'arrêter cette folle opération punitive dans l'est de l'Ukraine», a-t-il ajouté. Dans la soirée, un incendie «d'origine criminelle» a ravagé la Maison des syndicats d'Odessa, causant la mort de trente-et-une personnes : des militants pro-russes qui s'étaient barricadés dans ce bâtiment assiégé par les pro-Européens, selon le ministère de l'Intérieur ukrainien. D'autres personnes sont tombées tout au long de la journée sous les balles lors d'affrontements entre pro et anti-russes dans les rues d'Odessa, le grand port sur la mer Noire, ouvrant un nouveau front dans le conflit qui déchire l'Ukraine. Dans l'est du pays, à Slaviansk, les séparatistes pro-russes ont abattu deux hélicoptères de l'armée ukrainienne qui participaient à l'opération lancée aux premières heures de la journée pour tenter de les déloger de cet important bastion. Les journalistes de Reuters présents à Slaviansk ont entendu des tirs et vu un hélicoptère ouvrir le feu avant le lever du jour. En milieu de journée, la ville était calme. Les commerces étaient fermés et les miliciens séparatistes patrouillaient dans les rues. Les blindés ukrainiens ont pris position dans les faubourgs mais l'essentiel de cette ville de 130 000 habitants restait aux mains des rebelles. Selon le président ukrainien, l'opération militaire ne s'est pas déroulée aussi vite que prévu en raison du recours par les insurgés à des «boucliers humains» et de la présence de tireurs embusqués dans des immeubles d'habitation. Le porte-parole du président russe Vladimir Poutine a accusé le pouvoir à Kiev d'avoir ouvert le feu sur des civils à Slaviansk lors de l'attaque des hélicoptères. Dmitri Peskov a évoqué une «opération punitive». Les inspecteurs de l'OSCE libérés ce matin Les inspecteurs militaires de l'OSCE retenus depuis plus d'une semaine par les insurgés pro-russes à Slaviansk, bastion des rebelles dans l'Est de l'Ukraine, ont été libérés, a annoncé ce matin l'émissaire russe Vladimir Loukine. «Toutes les 12 personnes figurant sur ma liste ont été libérées», a déclaré M. Loukine aux agences russes.