L'armée ukrainienne a lancé un assaut meurtrier, jeudi, sur la ville insurgée de Slaviansk Washington a commencé le déploiement pour des exercices en Pologne et dans les pays Baltes de 600 soldats, un geste adressé à ses alliés de l'Otan, inquiets des actions de Moscou en Ukraine. Les Occidentaux accentuaient leur pression hier sur la Russie, accusée par Kiev de vouloir lancer «une troisième guerre mondiale» en soutenant les séparatistes de l'Est de l'Ukraine, où les tensions s'exacerbent. Visé par un lance-roquette, un hélicoptère de l'armée a explosé alors qu'il stationnait à l'aéroport de Kramatorsk et son pilote a été blessé, ont indiqué les autorités ukrainiennes. A quelques kilomètres de là, le bastion russophone de Slaviansk vit en quasi état de siège après l'assaut, bref et meurtrier lancé par les blindés ukrainiens. Parallèlement à l'action de l'armée ukrainienne, les Etats-Unis ont procédé à l'envoie de soldats dans les pays limitrophes de l'Ukraine. Ainsi, Washington avait annoncé mardi le déploiement pour des exercices en Pologne et dans les pays Baltes de 600 soldats, un geste adressé à ses alliés de l'Otan, inquiets des «actions» selon eux de Moscou en Ukraine. Outre les 300 hommes arrivés en Pologne et en Lettonie, environ 300 autres soldats sont attendus dans les prochains jours en Estonie, et en Lituanie, pour des exercices «qui doivent avoir lieu au cours des prochains mois et au-delà», indique le contre-amiral John Kirby, porte-parole du Pentagone. Ce geste a-t-il déclaré «est l'expression concrète des obligations qui nous lient en matière de sécurité en Europe». «C'est un message adressé à Moscou» souligne le contre-amiral John Kirby. Ce déploiement doit durer un mois, à l'issue duquel les troupes seront remplacées par d'autres forces de l'US Army. Le porte-parole du Pentagone a précisé qu'il s'agissait d'opérations «bilatérales» de la part des Etats-Unis et non d'exercices de l'Otan, notant cependant qu'il n'y avait eu aucune réticence exprimée de la part d'autres membres de l'Alliance. Sur le terrain et notamment dans l'Est de l'Ukraine les forces armées ukrainiennes tentent de «bloquer Slaviansk» afin d'empêcher les Russophones d'envoyer des renforts. Après le raid meurtrier de jeudi sur Slaviansk, les autorités de Kiev ont indiqué qu'il «n'est pas question» de lancer un nouvel assaut qui risque de faire des victimes civiles. La chancelière allemande Angela Merkel a appelé le président russe Vladimir Poutine pour lui faire part de «sa grande inquiétude à propos de la situation Tendue» dans la région et lui demander de «travailler à la mise en oeuvre» de l'accord de Genève. Ce compromis international, qui prévoyait un désarmement des groupes illégaux et la libération de bâtiments publics, avait créé un espoir d'apaisement mais il est resté totalement lettre morte et Moscou et Washington se rejettent depuis la responsabilité de l'échec. Par ailleurs, Barack Obama a annoncé que les Etats-Unis mèneraient des consultations avec les principaux dirigeants européens dès vendredi (hier) pour adopter une approche commune concernant de nouvelles sanctions. Kiev a aussi haussé le ton contre Moscou, accusée de soutenir activement les rebelles voire d'avoir envoyé des agents alors que des hommes lourdement armés, très professionnels, en cagoule et treillis sans insigne patrouillent à Slaviansk. «La Russie veut lancer une troisième guerre mondiale», a lancé le Premier ministre pro-européen ukrainien Arseni Iatseniouk. «Le soutien de la Russie aux 'terroristes'' en Ukraine constitue un crime international, et nous appelons la communauté internationale à s'unir contre l'agression russe». Les incidents se multiplient dans le Sud-Est russophone. A Lougansk, où les séparatistes occupent les services de sécurité, des inconnus ont lancé des petits engins explosifs dans les locaux du parquet pendant la nuit, selon la police. Le ministre de l'Intérieur a également fait état de l'explosion d'une grenade lancée contre une barricade de partisans de Kiev à d'Odessa, qui a fait sept blessés dont un agent de la police de la route.