Cible ■ «Les réformes annoncées dans le secteur de la justice toucheront notamment la formation des magistrats pour mieux répondre aux exigences des justiciables». C'est ce qu'a annoncé Tayeb Louh ministre de la Justice, garde des Sceaux jeudi passé lors d'une visite de travail et d'inspection à l'Ecole supérieure de la magistrature à El-Biar (Alger). Au cours de sa visite, le ministre a insisté sur la qualité de la formation. «Ma vision est claire, la formation, qui constitue le principal élément dans la concrétisation du principe d'indépendance de la justice des magistrats, sera revue de fond en comble», a-t-il souligné. L'ESM, enchaîne-t-il, «n'est pas une école de formation professionnelle». Ainsi, pense-t-il, des réformes devront être menées dans ce secteur dans un proche avenir. Pour mener à bon port son projet, le ministre de la Justice a affirmé qu'un groupe de travail sera mis en place incessamment afin de parachever cette réforme. Et l'Algérie qui est un pays de droit, dont le pilier est la justice, «a besoin de compétences avérées et aptes à rendre justice», a-t-il souligné. En outre il a exprimé sa colère contre les critères de recrutement des élèves-magistrats. Il a dénoncé «les dizaines de candidats ayant été retenus pour suivre le cursus de magistrat avec une moyenne de 7,5 et 8,8». «Il est impossible d'avoir des magistrats de qualité avec des niveaux aussi bas», a-t-il tranché, promettant une profonde réforme des conditions d'accès à l'Ecole supérieure de la magistrature. A cet effet, il a mis l'accent sur l'impératif de faire appel à des enseignants spécialisés jouissant d'une expérience et de compétences avérées tout en introduisant la «spécialisation» dans la magistrature afin de permettre au magistrat de traiter des affaires liées aux crimes transcontinentaux. Par ailleurs, le ministre a promis «la progression du rythme» de délivrance du certificat de nationalité et de l'extrait du casier judiciaire dès la promulgation de la loi y afférente, soulignant que «cette loi prévoit également l'introduction de la légalisation et de la signature électronique des documents». Il a, à cet effet, appelé à accélérer la cadence de mise en œuvre du programme de réforme de la justice, soulignant que cette réforme «sera axée sur la protection des droits de l'individu et des libertés individuelles et collectives pour bâtir un Etat de Droit, consolider la séparation des pouvoirs et protéger le magistrat». Les amendements des codes civil et de procédure pénale doivent être «ciblés», a-t-il souligné appelant à doter la justice de structures idoines et de salles d'audiences, sachant que le nombre des juges diplômés de l'Ecole supérieure de la magistrature est de 1 000 par an. Le ministre a indiqué avoir demandé au wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, de doter la capitale d'une cour de justice répondant aux normes internationales, ajoutant que le coût de ce projet sera inclus dans la loi de finances 2015.