Ben Aknoun Fethi, 28 ans, connaît une jeune adolescente, une jolie brunette de 16 ans. Il manie si bien le verbe qu?elle s?éprend vite de lui. Les petites entrevues au coin d?une rue se transforment en de longues promenades durant lesquelles Fethi débite des projets fantômes. La petite Samia est sous le charme. Elle ne jure que par lui, au point de lui faire confiance et de le suivre hors de la ville. Il la conduit dans son sinistre fief. Deux de ses amis sont déjà là. Ils sourient et échangent des ?illades à la vue du couple. Après les présentations d?usage, les comparses sortent des provisions et se mettent à manger. Après le «repas», les jeunes hommes roulent des joints qu?ils fument en toute quiétude. Nous sommes au mois de mars 2003, l?herbe verte est tendre. Les trois jeunes s?allongent et invitent l?adolescente à les rejoindre. Elle refuse. Fethi n?est plus lucide. Tout comme ses amis d?ailleurs il n?est plus le même. C?est une véritable brute. La jeune fille a peur. Elle veut repartir et vite. Mais une gifle magistrale la cloue au sol. Des larmes coulent sur ses joues. Puis, sentant le danger, les choses se précipitent. C?est Fethi qui abusera d?elle le premier. Ses copains se relaieront sur le corps frêle et sans défense de la victime. Ils n?ont qu?une envie : assouvir leurs instincts bestiaux. Echevelée, violée, blessée, Samia n?est plus qu?un pantin entre leurs mains, qu?ils s?échangeront toute la nuit. Au petit matin, la petite s?est évanouie. Ayant retrouvé leur lucidité, les loubards paniquent. C?est sûr, si elle repart vivante, elle les mènera tout droit en prison et pour longtemps. Que faire ? La supprimer est le seul moyen pour la faire taire. Hamid prend alors une grosse pierre et lui fracasse le crâne. Samia rend son dernier soupir. Elle n?est plus de ce monde. «Que faisons-nous du corps ?» demande Fethi. Chacun y va de sa proposition pour faire disparaître ce cadavre encombrant, mais aucune ne semble leur convenir». Soudain, le troisième, Farid, propose de l?enfouir dans un grand sachet en plastique. Chez la famille de Samia, l?inquiétude est à son comble. Voilà deux jours qu?elle n?a pas donné signe de vie. La mère, affolée et craignant le scandale et la réaction de son père, la cherche sans répit. Elle se renseigne auprès des amis, des voisins. En vain. Personne ne l?a vue. Le père souhaite la voir morte plutôt que coupable d?un quelconque scandale qui entacherait l?honneur de la famille. Deux mois passent, puis trois. Nulle trace de Samia, les recherches ne donnent rien. Jusqu?à ce que le sachet en plastique soit découvert par un inconnu de passage sur les lieux. Ce dernier avertit la brigade de gendarmerie. Les gendarmes aperçoivent une touffe de cheveux, un bracelet en argent, c?est bien le cadavre d?une personne bien jeune. Ils l?identifient rapidement en présence de ses parents. Reste à trouver maintenant l?assassin. Les gendarmes font régulièrement des rondes. Un jour, ils tombent sur un groupe de jeunes saouls. Ils embarquent tout ce beau monde et l?interrogatoire commence. Tous répondaient d?une voix pleine d?assurance. Un seul bafouillait et ne cessait de se contredire : «Fethi». Cela alerta les gendarmes qui le «cuisinèrent» plus que les autres. Il finit par craquer et avoua son crime et celui de ses amis. Les trois mis en cause ont comparu en session criminelle près le tribunal d?Alger le 26 juin 2004. Le principal accusé, Hamid, qui n?a pas nié les faits et reconnaît avoir tué Samia, est condamné à 16 ans de réclusion criminelle, Fethi et Farid sont condamnés, eux, à 10 ans de prison.