La première étude de l'armée américaine concernant la santé mentale de ses militaires ayant été déployés au Moyen-Orient révèle qu'un sur huit souffre de troubles psychologiques. Pour autant, moins de la moitié d'entre eux seulement a cherché de l'aide, de peur de conséquences négatives sur leur carrière ou tout simplement par crainte d'être montrés du doigt. Cette évaluation auprès de membres de l'armée de terre et des commandos de marines a été réalisée l'an dernier quelques mois après leur retour d'Irak ou d'Afghanistan. «Il est difficile de faire une comparaison avec d'autres guerres telles que celles du Golfe ou du Vietnam, car ces dernières n'ont fait l'objet d'une évaluation des séquelles psychologiques que bien des années après la survenue d'événements traumatisants», explique le Dr Charles Hoge, l'un des médecins ayant participé à l'étude actuelle. Il trouve inquiétant que les militaires concernés ne cherchent pas un soutien psychologique : «La chose la plus importante que nous puissions faire pour les membres de l'active qui ont été au combat est de les aider à comprendre que plus tôt ils obtiendront de l'aide quand ils en ont besoin, mieux ils se porteront.» Les troubles sont regroupés sous l'étiquette «Désordres post-traumatiques» et proviennent souvent d'un événement traumatisant, vécu ou dont a été témoin le patient. Ils sont constitués de flash-backs (le malade revit sans cesse l'événement), de cauchemars, de sentiments de désintérêt ou de détachement, d'irritabilité, de troubles de la concentration et d'insomnie. Cette étude devait être publiée ce jeudi dans le New England Journal of Medicine.