Résumé de la 1re partie Messaoud, un jeune paresseux que le roi tente vainement de faire travailler, lui parle d?une machine qu?il possède, un «chie-l?or». Un «chie-l'or» ? ?Exactement ! Mais il est méchant... il est méchant. Il faut l'aborder très doucement. ? Mais vas-tu enfin m'expliquer ce que c'est que cette machine ? ? Attendez, j'enlève les sacs de toile... On se sert de deux petites baguettes pour le frapper doucement. Il ne faut pas y aller brusquement ; il pourrait se fâcher ! On frappe délicatement sur ce paquet, et l'on dit : «Chie-l'or !» Aussitôt que l'on a donné cet ordre, l'or commence à tomber par terre. ? Ah ! Messaoud, tu ne me le vendrais pas ? ? Je ne vous le vendrai certainement pas ! ? Vends-le-moi, je t'en prie, Messaoud ! Toi, que vas-tu en faire ? On va te le voler. Moi, je vais l'installer avec précaution dans mon château et il sera à l'abri de tout voleur. ? Vous devez m'offrir un gros prix ! ? Eh bien ! je te donnerai ton lot ; le lot de bois que tu exploites, je vais te le donner, et mille dinars en plus. Ah, diable ! Mille dinars, c'est quelque chose ! ? Marché conclu, dit Messaoud. Je vous vends mon «chie-l'or», mais il faut que j'aille moi-même l'installer. Je vous avertis, il a mauvais caractère ! Le roi conduit Messaoud dans son salon sous une sorte de lustre, et le jeune homme parvient à y fixer la branche mystérieuse. Avant que l'on fasse la lumière, Messaoud enlève délicatement les sacs et remet au roi deux petites baguettes avec des instructions précises : ? Vous n'aurez qu'à vous approcher lentement et à frapper délicatement le «chie-l'or». Les résultats ne se feront pas attendre. Le roi est tout heureux de son acquisition. Messaoud file chez lui. Le roi court aussitôt vers la reine et lui dit : ? Tu vas venir avec moi ; nous allons faire l'essai de notre nouveau «chie-l'or». Puis il va vers ses valets et leur donne des instructions : ? Je m'en vais dans le salon avec ma femme. Je ne veux être dérangé par aucun visiteur, si illustre soit-il ! Que personne n'entre dans le salon ! Même si vous entendez des cris, des chants ou toute autre manifestation bruyante, ne laissez entrer personne ! ? Nous sommes vos serviteurs, Sire ! Le roi s'était imaginé qu'à la vue de l'or répandu en grande quantité, la reine se mettrait à chanter ou à crier ; c'est pourquoi il voulait être libéré des visiteurs indiscrets. La reine accompagne le monarque au salon. Le roi dit à sa reine : ? Prends ces baguettes et frappes-en doucement le «chie-l'or» ; tu as la main plus délicate que moi. Messaoud m'a bien averti de ne pas frapper fort. Cet être-là peut se venger ! La reine s'empare des baguettes et touche à peine le nid de guêpes, en disant doucement : «Chie-l'or !» ? Ah ! dit le roi, tu y es allée trop doucement, frappe un peu plus fort ! De nouveau, la reine frappe doucement et dit : «Chie-l'or !» (à suivre...)