Tergiversations Israël ne montre toujours pas une volonté de mener à terme la feuille de route. Le Premier ministre palestinien, Mahmoud Abbas, a annulé une rencontre prévue demain avec son homologue israélien Ariel Sharon, a indiqué hier une source palestinienne proche de M. Abbas. «M. Mahmoud Abbas a annulé la rencontre, car il ne voyait aucun signe sérieux de la part des Israéliens de se conformer à la feuille de route», a déclaré la source sous le couvert de l?anonymat, indiquant que le principal problème était le refus d'Israël de libérer un nombre significatif de prisonniers palestiniens. La rencontre, qui devait avoir lieu mercredi soir, avant le départ jeudi de M. Abbas pour un voyage en Arabie Saoudite, aurait été le troisième entretien bilatéral entre les deux dirigeants après un entretien le 20 juillet à Jérusalem qui précédait des visites séparées à Washington de MM. Abbas et Sharon pour s'entretenir avec le président américain George W. Bush. «Les Israéliens voulaient utiliser cet événement uniquement pour exploiter la libération d'environ 400 prisonniers seulement, dont la plupart avaient déjà fini de purger leur peine», a expliqué la source palestinienne. Israël avait annoncé dimanche que 442 prisonniers palestiniens seraient libérés un peu plus tard dans la semaine, un nombre largement inférieur aux milliers de libérations attendues avec impatience par les Palestiniens. Le refus d'Israël de libérer plus qu'une petite partie des 6 000 Palestiniens en détention ? notamment ceux qui appartiennent à des groupes militants ? s'est avéré être le principal obstacle au processus de paix. Les noms des détenus libérables sont connus depuis hier, Israël ayant publié une liste de 352 prisonniers palestiniens qu?il s?apprête à élargir aujourd?hui. Une liste d'une centaine de détenus de droit commun devant être libérés la semaine prochaine, a été soumise au président Moshé Katzav pour qu'il les gracie. Le dirigeant palestinien Yasser Arafat, bloqué par l'armée israélienne depuis décembre 2001 dans son QG en ruine de Ramallah en Cisjordanie, a qualifié de «farce» l'annonce de ces libérations. Israël a, en outre, annoncé sa décision de geler le retrait de ses troupes de villes de Cisjordanie après une attaque anti-israélienne. Le ministre israélien de la Défense Shaoul Mofaz a écarté à ce stade tout retrait supplémentaire israélien. «Aussi longtemps que nous n'aurons pas vu une action (de l'Autorité palestinienne) contre de telles attaques, nous ne lui transférerons pas d'autres villes.»