«Au bled, tout était à portée de main. L?eau, le manger et la terre. Ici, tout se paie. Rien n?est gratuit. Tout s?arrache à la force des bras. Les gens agissent plus par intérêt que poussés par les élans du c?ur, ils parlent d?argent plus qu?autre chose», marmonne Messaoud, le père d?Ahmed, âgé d?à peine 26 ans. Il est marié avec Yamina depuis trois ans et s?est installé avec son père et sa mère à Alger pour trouver du travail et faire vivre sa petite famille. «Je bricole. Je suis un man?uvre instable et qui exerce au noir. C?est un grand risque, mais je n?ai pas vraiment le choix !» Messaoud connaît la capitale, particulièrement Beni Messous depuis longtemps, car il y venait pour travailler comme maçon. «Le plus important pour moi est de trouver un poste permanent. La vie de ma famille m?importe plus que la vie à la campagne ou à la ville.» Son visage bistré dégage une profonde tristesse. Il est affecté par la mort subite de son enfant. Il tente difficilement de cacher sa blessure. «Sur le plan économique, la vie citadine est coûteuse, sans argent, nous ne pouvons rien faire.» Messaoud travaille péniblement. Sa longue journée s?achève à17 h. Un rythme infernal, avec une pause d?une heure, entre 12 et 13h. Pour la journée, il perçoit 400 DA.