Défi Jeudi prochain, les militants pro-Benflis vont marcher à Alger malgré l?interdiction de Zerhouni. Les ministres du FLN vont participer à cette marche pour exprimer leur solidarité avec le secrétaire général désigné par le 8e congrès, un choix contesté par un autre clan du même parti, voire des exclus. A partir d?Oran, l?ex-député de Mostaganem, Abdelhafid Si Afif, opposé à Benflis, a clairement défini ses priorités en appelant à l?organisation d?un nouveau congrès en septembre prochain. A cela s?ajoute le désir de geler les comptes de ce parti. Les opposants à Benflis ont tenté d?organiser un congrès régional au complexe des Andalouses sous le couvert d?une association scientifique ; ce qui n?a pas été au goût des partisans de Benflis, qui crient à l?usurpation du sigle de la formation. Une échauffourée a suivi cette tentative de regroupement, empêchant de fait la tenue de cette réunion, ce qui est déjà interprété comme une bataille perdue pour le clan de Bouteflika. Ce qui vient de se passer dans la capitale de l?Ouest montre que les comptes sont loin d?être réglés au sein du FLN, dont les déchirements reflètent l?âpreté de la lutte pour les prochaines élections. Le secrétaire général du FLN n?attend plus que le congrès extraordinaire pour officialiser sa candidature, ce que lui reprochent justement ses concurrents, qui le qualifient de «dictateur». Un membre du FLN critique d?avance les modalités de la tenue de ce congrès, car seuls les congressistes choisis par Benflis y seront présents. «Il s?agit de ministres, députés, mouhafedhs et autres cadres désignés sans recours aux élections de la base», s?insurgent les militants. Plus que l?expression d?un dédain envers la personne de Benflis, c?est «l?authenticité» du FLN que veulent sauver les contestataires, selon leurs dires. Les opposants ajoutent que le 8e congrès a été un exemple de déni de démocratie, car tous les congressistes étaient choisis par des mouhafedhs alors que le débat sur l?orientation du parti laissait à désirer. Selon ces opposants, il n?y a jamais eu de soutien des anciens à Benflis dans cette bataille, comme peuvent le laisser croire les interventions publiques de Benhamouda et de Mehri ou Djeghaba. Ces derniers ne font que critiquer les méthodes d?occupation des mouhafadhas et le lien des auteurs de ces actes avec les préparatifs de la campagne de Bouteflika. «A aucun moment, il ne s?agissait de cautionner les décisions de Benflis», disent-ils. Pour les pro-Benflis, la fronde contre ce dernier est menée par ceux qui ont perdu leurs privilèges et intérêts après le 8e congrès. Si Afif dit que le FLN ne va pas briser le contrat moral qui le lie à Bouteflika et compte saisir le Conseil d?Etat pour trancher le conflit.