Résumé de la 3e partie n Depuis trois mois, Marlow ne fait que s'exercer à imiter l'écriture et la signature d'Howard Hughes, à tel point que la chose lui est devenue presque naturelle... Après un long examen, les trois spécialistes reposent leurs loupes... De retour à New York, il trouve sur son bureau une pile d'articles sur Howard Hughes que lui a apportés Gerald Cheney et petit à petit, le livre avance... L'éditeur n'a pas pris le risque de le faire suivre à Porto Rico, mais il a tout de même voulu prendre discrètement des renseignements du côté de la Suisse. Et ce qu'il a appris l'a rassuré. William Marlow a fait virer l'argent à Zurich. Un peu plus tard, une belle brune se présentant sous le nom d'Helga R. Hughes est venue retirer la somme pour la transférer sur un compte numéroté... Toute l'année 1971 se passe ainsi... Noël n'est pas loin et William Marlow est en train d'imaginer les circonstances fantastiques dans lesquelles Howard a rencontré Helga, la future Mme Hughes, lorsque le téléphone sonne à son domicile new-yorkais. L'appel émane du directeur de la grande revue américaine Life, celle, précisément, où il avait lu l'article qui est à la base de tout. — Monsieur Marlow, nous savons que vous êtes sur les Mémoires d'Howard Hughes. Que diriez-vous de deux cent cinquante mille dollars pour une prépublication ? William Marlow en dit qu'il est tout à fait d'accord et l'énormité de cette somme, accordée comme cela, sans avoir vu une ligne, lui fait soudain comprendre qu'il n'a pas été assez exigeant. Il rappelle MacGrawHill. — Ce rapace d'Howard Hughes fait des histoires. Il réclame un million de dollars supplémentaires ! Cette fois, l'éditeur proteste. II se fâche, même. — Pas question qu'il ait un cent de plus ! II a signé. Il y a des lois, dans ce pays, même pour lui ! — Dans ce cas, il vous rend ses cinq cent mille dollars et il arrête tout... S'ensuit une longue discussion à l'issue de laquelle Marlow «promet de faire tout son possible pour ramener Hughes à la raison» et prend aussitôt l'avion pour Porto Rico... Quand il revient, une semaine plus tard, avec l'air épuisé de l'homme qui a mené de rudes négociations, il annonce triomphalement à MacGraw-Hill : — Vous pouvez me remercier. J'ai pu ramener la somme à huit cent cinquante mille dollars. Mais c'est à prendre ou à laisser. — Sous quelle forme veut-il être payé ? — Pareil. Un chèque à mon ordre et sa femme va le toucher en Suisse. — D'accord, mais c'est la dernière fois !... Les Américains ont la réputation justifiée d'être doués pour les affaires et leur plus grand éditeur ne fait pas exception. II n'est pas fou. II sait parfaitement que toute l'histoire est peut-être entièrement fausse et que Marlow n'est peut-être qu'un escroc. Seulement, ce risque, il l'a accepté ; il l'a même certainement chiffré. Les profits résultant d'une biographie d'Howard Hughes sont tellement fabuleux qu'ils justifient la perte de huit cent cinquante mille dollars supplémentaires. Mais il est bien décidé à ne pas perdre la trace de ce nouveau chèque. Une agence de détectives suit les faits et gestes de William Marlow. Elle constate ainsi qu'il fait, comme la première fois, un virement à une banque de Zurich. Une surveillance est organisée là-bas. A suivre