Abdelghani Hamel s'est déplacé, hier à Ghardaïa, pour rencontrer les agents de l'ordre protestataires. Il les a assurés de son soutien leur promettant que leurs revendications seront toutes prises en charge. Les policiers avaient observé un sit-in de protestaion contre leurs conditions de travail dans cette région qui renoue avec les violences. Le général-major Hamel qui a rencontré lors de sa visite à Ghardaïa, les agents de maintien de l'ordre les a rassurés quant à la «prise en charge de toutes leurs préoccupations», rappelant que le policier est «l'homme du sacrifice et reste exposé à des risques pendant l'accomplissement de sa noble mission». Cette visite vise à soutenir le moral des agents déployés pour le maintien de l'ordre dans cette région mais aussi à démentir les allégations «mensongères» et «infondées» colportées à travers certains réseaux sociaux, ainsi que la rumeur faisant état d'un agent de police tué dans les heurts qu'a connus dimanche dernier Berriane, précise un communiqué de la DGSN publié hier. «Aucun policier ou agent de l'ordre n'a été tué», ont souligné les responsables de la Sûreté nationale (DGSN), affirmant que cinq agents ont été blessés. Plusieurs agents du service de maintien de l'ordre, déployés dans la région du M'zab, ont participé hier lundi à une marche devant la wilaya, ponctuée d'un sit-in devant le siège de la sûreté de Ghardaïa, pour «attirer l'attention» de leur tutelle sur leurs «conditions de travail». Ces agents de maintien de l'ordre, pour la plupart issus d'autres wilayas du pays, ont exprimé pacifiquement leur «désarroi» quant à leurs «conditions de travail» marquées par des attaques au cocktail Molotov des émeutiers à Berriane et l'interdiction à ces policiers d'utiliser la force «pour se défendre». Les protestataires ont refusé de discuter avec leurs responsables hiérarchiques exigeant la présence du ministre de l'Intérieur. «Nous interpellons le ministre de l'Intérieur sur la situation catastrophique que nous vivons dans la région marquée par des émeutes», ont-ils scandé durant leur sit-in. Il faut savoir que pas moins de 10 000 policiers et gendarmes sont déployés dans les principales artères de cette cité de 400 000 habitants, dont quelques 300 000 Mozabites, sans parvenir à endiguer ces violences. Cette manifestation intervient alors que plusieurs centaines d'élèves, collégiens et lycéens de la partie de la vallée du M'zab, qui regroupe deux communes (Ghardaïa et Bounoura), ont été libérés de leurs établissements scolaires qui ont décidé de fermer leurs portes au lendemain des heurts qui ont éclaté entre des groupes de jeunes. Ces affrontements ont été suivis d'actes de vandalisme dans plusieurs quartiers de Berriane, où une dizaine de commerces et un bâtiment public ont été incendiés. Les jeunes ont également érigé des barricades de pneus enflammés sur une route nationale, interrompant momentanément le trafic routier. Cette région vit depuis décembre dernier au rythme d'affrontements meurtriers entre les communautés mozabite et chaâmba faisant une dizaine de morts au cours des derniers mois, tandis que des centaines de maisons et de magasins ont été pillés et incendiés. De nombreux différends, en particulier d'ordre foncier, sont à l'origine de ces heurts entre les deux communautés qui cohabitent depuis des siècles dans la ville.