Résumé de la 40e partie ■ Mme Claire ne put trouver le sommeil cette nuit-là, elle revoyait avec précision le moment où le Dr Durand est apparu à ses yeux. Il y a aussi une petite enveloppe dans le bouquet. Ce doit être la carte de l'expéditeur. Dites-moi donc, madame Claire, ce n'est pas votre anniversaire, aujourd'hui, que je sache. Auriez-vous par hasard un admirateur que vous nous auriez caché ? J'en serais bien contente pour vous. C'est vrai, vous êtes encore si jolie que vous mériteriez bien d'avoir un amoureux. Ah ! si toutes nos pensionnaires pouvaient être comme vous, ce serait plus agréable de travailler ici... Bon! Je vais vous chercher un vase pour les fleurs. Je reviens dans deux minutes ! Elle sortit en trombe, après avoir déposé le bouquet, la carte l'accompagnant et la lettre sur une petite table. Presque incrédule, un peu tremblante, Claire saisit d'abord les fleurs qu'elle approcha de son visage pour en humer le parfum, puis elle ouvrit la petite enveloppe qui contenait une carte de visite sur laquelle on pouvait lire: Docteur Jacques Durand-Ancien interne des Hôpitaux de Paris-Médecine générale En dessous, il y avait ces quelques mots écrits à l'encre : Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis heureux d'avoir fait votre connaissance. Elle reprit les fleurs pour les approcher une nouvelle fois de ses lèvres pendant que deux larmes silencieuses coulaient le long de ses joues. Sœur Amélie revint sur ces entrefaites, le vase à la main. Elle s'arrêta, stupéfaite. — Vous pleurez ? Recevoir d'aussi belles roses vous fait pleurer ? — Vous ne pouvez pas comprendre, ma sœur. Ces fleurs me rappellent un des moments les plus heureux de ma vie, et aussi, hélas, l'un des plus tragiques ! — Mais si vous les arrosez de vos larmes, elles ne vont plus vouloir de la bonne eau que je leur apporte ! Donnez-les-moi, je vais les mettre moi-même dans le vase. — Merci. Vous êtes bien gentille. Dès qu'elle eut terminé, sœur Amélie recula un peu pour contempler le résultat. Elle paraissait aussi enthousiaste que si les fleurs lui avaient été personnellement destinées. — Elles embaument! s'exclama-t-elle. En plus, elles apportent un peu de gaieté à votre chambre. Regardez comme elles sont belles ! Je n'en ai jamais vu de pareilles ! Bon ! Je me sauve ! On m'attend à la porte... Quand elle fut de nouveau seule, la visiteuse décacheta la lettre qui avait voyagé, comme l'indiquait l'enveloppe, par avion. Le timbre représentait l'opéra de Sydney : elle venait donc d'Australie ! Le texte, manifestement griffonné à la hâte, était lapidaire : Chère madame Claire, Ce petit mot, juste pour vous informer que mon père et moi avons fait un excellent voyage. Tout va bien. Nous respirons enfin. Bientôt, nous pourrons vous donner davantage de nouvelles. Merci encore de votre compréhension. Nous vous embrassons très fort. «L'illusionniste». A suivre