A l'affiche ■ Une tournée nationale des jeunes talents du sud est prévue du 25 au 29 novembre, et ce, à l'initiative de l'Office national de l'information et de la culture. De nombreux artistes, issus de Tamanrasset, de Djanet, d'In Saleh, d'In Guezzam s'inviteront dans une quinzaine de wilayas : Béjaia, Bouira, Tizi Ouzou, Bordj Bou-Arréridj et Boumerdès, Chlef, Médéa, Tissemssilet, Tiaret et Tipaza, Mascara, Oran, Tlemcen, Aïn Témouchent et Sidi Bel-Abbès. Ainsi, la scène vibrera au rythme de la chanson targuie. Car l'objectif est, outre de faire connaitre les jeunes artistes, de promouvoir ce patrimoine immatériel ancien, qu'est la chanson targuie, et ce, à travers ses différents styles. Un patrimoine dense et riche, se pratiquant aujourd'hui dans la pluralité des expressions musicales issues d'horizons divers. En effet, la chanson targuie connait du regain ces derniers années, et à chaque fois, elle conquit la sensibilité du public, surtout lorsque les jeunes formations musicales s'attèlent, pour plus d'originalité, l'associent à d'autres influences musicales, telles que le jazz ou le blues, voire même le rock. Autant d'imaginaires que de styles ou de genres. C'est dire que le public du nord, de plus en plus conquis, découvrira les multiples facettes de la musique targuie, ses influences et ses courants. Les groupes qui vont se produire sur la scène nationale, on peut citer, à titre d'exemple, «Aguenar» de Tamanrasset, «Toumast N'Azdjer» de Djanet, «Afous Afous» d'Illizi, «Tikoubaouin» d'In Salah, «Issiktar» de Tamanrasset et «Assoudar» d'In Guezzam. Ces jeunes groupes, pleins de talents d'un étonnant sens de créativité, ont subtilement adopté la chanson targuie C'est alors que leur registre musical se décline à travers différents sons. «Nous avons mélangé ces sonorités à d'autres plus modernes et cela a donné naissance à ce qu'on a qualifié de blues touareg. Un mélange subtil de tindi, gnawi et de soul qui préserve l'originalité », dira Abdelkader Bousmaha du groupe « Toumast N'Azdjer ». Malgré leur talent, leur envie de percer, de faire carrière dans la musique, ces jeunes sont confrontés ne peuvent vivre pleinement leur passion, et ce, «Les artistes de la région du sud souffrent d'un manque de moyens notamment l'absence de studios d'enregistrement et d'une annexe de l'Office national des droits d'auteurs (Onda) afin d'en», déplore Billel Ouder du groupe «Assoudar», et de renchérir : «Le produit existe mais la prise en charge fait défaut. Quand on écrit une chanson, elle est interprétée seulement dans la rue.» Toutefois, ces jeunes artistes refusent de baisser les bras. «Il faut continuer à travailler pour pouvoir exister. Il faut persister et», s'accordent-ils à dire. Leur ambition est d'être connu et reconnu sur la scène nationale, pas uniquement au niveau local ou régional, mais également à travers toute l'Algérie. D'où le but de cette tournée. Celle-ci s'assigne comme mission de les promouvoir. Lors d'un point de presse tenu hier à la salle Atlas, Samir Meftah, directeur de la communication de l'Office national de la culture et de l'information, a déclaré, à propos de cette manifestation, manifestation inscrite dans le cadre des activités culturelles et artistiques de l'ONCI pour l'année 2014, qu'elle sera «une opportunité pour ces artistes afin de se produire devant un public qui apprécie leurs chansons émanant du fin fond du désert et reproduisant la vie des gens de cette large région, leur quotidien et leur espoir». Notons que pour mieux faire connaître les jeunes talents du sud, un partenariat est établi entre l'ONCI et l'association «Imzad» afin de mettre au point une opérette représentant l'ensemble des styles musicaux existants dans notre pays.