Décollage ■ Premier meeting aérien consacré à l'avion de ligne le plus sophistiqué de son temps. Le monde entier découvre l'Airbus A320. «Mesdames et messieurs votre attention s'il vous plait. L'Airbus A320 vous souhaite la bienvenue à bord», annonce le pilote aux passagers via son microphone. Pourtant à peine sa phrase terminée que l'inimaginable se produit : le spectacle vire carrément au cauchemar. «C'est pas vrai !». Cela n'aurait pas pu tomber à un plus mauvais moment pour Airbus. Cet accident a été très préjudiciable. La pression sur les enquêteurs est énorme. Pour qu'Airbus se remette de ce drame, l'avionneur Européen doit trouver la réponse à une question cruciale : «cela vient du pilote ou de l'avion ?». Il est 14h30 en ce 26 juin 1988. Un vol charter inhabituel s'apprête à décoller de l'aéroport Bâle-Mulhouse. Michel Asseline est un des pilotes les plus expérimenté d'Air France. A seulement 44 ans il dirige la formation des pilotes sur le tout nouvel avion de la compagnie : l'Airbus A320. Ce n'est que le troisième exemplaire à sortir et le commandant l'a piloté depuis l'usine toulousaine de l'avionneur deux jours plus tôt. «J'étais chargé du lancement de l'A320 pour Air France. La compagnie m'a demandé d'en faire la promotion. J'avais des discours à prononcer. J'étais constamment à la télévision, dans les journaux», indique Michel Asseline. Pierre Mazir le copilote est tout aussi chevronné. Il a invité deux hôtesses de l'air en congés à participer à ce vol exceptionnel. En effet, l'appareil doit effectuer un survol à basse altitude lors d'une manifestation aérienne. Chose rare pour une participation à un meeting, il y a 130 personnes à bord. Ces passagers n'ont pas de bagages. Et pour certains c'est la première fois qu'ils prennent l'avion. Il y a même des enfants comme Maria Mabari, âgée de 7 ans. Certains ne sont pas accompagnés par leurs parents. Après le meeting, ils feront un vol touristique autour du Mont Blanc. La plupart des passagers se sont vu offrir leur billet par une banque ou un journal. Le journaliste Jean-Marie Chrebert est chargé de couvrir le lancement du nouvel avion. «Etant journaliste, je me suis réjouis de faire ce vol et de voir un petit peu comment les gens allaient réagir. Comment cela allait se passer à l'intérieur de l'avion», indique le journaliste. A suivre