Résumé de la 91e partie ■ le prêtre conseille à Claire de continuer sa mission de charité auprès de celles qui sont privées de liberté... Eh bien, demain, vous vous présenterez à treize heures à la porte de la prison comme si de rien n'était. Simplement, avant de commencer votre tournée de visites, je vous demanderai d'aller prier dans la chapelle. Puis, quand l'heure réglementaire aura sonné, vous ressortirez et vous recouvrerez votre liberté, celle de pouvoir rentrer chez vous, de vous promener à votre guise dans la ville. Mais il faut me faire une promesse. — Laquelle, mon père ? — Celle d'effectuer toutes vos visites avec le sourire. Ce sourire dont ont grand besoin les détenues qui passent leurs journées derrière les barreaux. — C'est promis. — Je dois vous quitter. Mais je ne pars pas sans vous faire moi aussi une promesse. Demain, dans la chapelle, je dirai une messe à votre intention. Je ne vous bénis pas. Après ce que vous m'avez raconté, ce serait déplacé. Mais je prierai pour vous. Et je ne suis pas près d'oublier votre «confession». C'était l'une des plus émouvantes que j'aie jamais entendues... Quelques minutes après le départ de l'aumônier, on frappa à la porte de la chambre. C'était sœur Amélie, toujours volubile: — Vous sachant avec le Révérend Père, je n'ai pas osé vous déranger... Il y a encore deux lettres qui sont arrivées pour vous au courrier de seize heures. Et toujours une qui vient de très loin... Sur l'enveloppe de la lettre venue de «très loin» et timbrée en Australie, comme les précédentes, Claire reconnut bien sûr l'écriture de Maureen. Elle avait cette fois rempli plus d'une page: Chère madame Claire, C'est encore moi ! Je ne peux pas résister à la joie de vous annoncer que j'ai rencontré à Sydney un garçon merveilleux, beau comme un jeune dieu, que je vais épouser. Et en plus, il est très riche ! Il veut que j'abandonne le numéro de marionnettes pour que je me consacre entièrement à lui et qu'il puisse me cajoler toute la journée ! Mon vieux père n'est pas fâché du tout. Lui aussi a envie de se reposer. Jerry (c'est le nom de mon fiancé) possède une grande propriété près de Melbourne. Tim-Tom vivra avec nous. Il va pouvoir enfin s'adonner à son passe-temps favori, la pêche. J'ai raconté à Jerry ce que j'avais connu et enduré en France. Il m'a dit qu'il ne m'en aimait que davantage. Et quand je lui ai parlé de vous, du réconfort que vous seule aviez su m'apporter, il m'a proposé de vous inviter dans notre domaine pour autant de temps que vous le souhaiteriez. Naturellement, nous vous offrons le prix du billet d'avion. J'aimerais tellement que vous soyez là le jour de mon mariage ! Au bas de cette lettre (que je vous demande de détruire par prudence, quand vous l'aurez lue), vous trouverez un numéro de boîte postale où vous pouvez m'écrire. Faites-le vite, pour me confirmer votre arrivée ! Nous vous embrassons tous les trois. Maureen. A suivre