Comportement ■ Qu'il s'agisse de pain, de légumes et fruits, d'électricité ou de gaz, la lutte contre le gaspillage est une culture que beaucoup d'Algériens ignorent. L'Algérien a pour réputation d'être un grand consommateur de produits alimentaires allant jusqu'au gaspillage, cette nourriture finissant souvent dans les poubelles. Les bacs à ordures de tous les quartiers de nos villes débordent et s'avèrent trop exigus pour contenir tout ce dont se débarrasse la ménagère pour faire de la place dans son réfrigérateur. Dans l'Algérois, à titre illustratif, ces bacs à ordures débordent non pas parce que les agents de Netcom sont en grève, mais tout simplement parce que la quantité de déchets ménagers a triplé. Pratiquement, à chaque coin de rue, au bas des immeubles, devant les sacs poubelles, on retrouve des baguettes de pain posées sauvagement et jetées à même le sol. Les Algériens sont de gros gaspilleurs de cette précieuse denrée alimentaire. En chiffres, ce sont quelque 40 millions de dollars de pain qui sont jetés annuellement. Selon le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), Mustapha Khiati, les Algériens dépensent chaque jour 1 milliard de centimes pour l'achat du pain. La Fédération algérienne des consommateurs en appelle à la raison par la voix de son président Hariz Zaki, qui fait savoir que pas moins de 20% des fruits et légumes finissent dans les poubelles, à défaut de centres de tri et de transport réfrigéré. Malgré les campagnes de sensibilisation pour une gestion rationnelle de la nourriture, nos poubelles ne désemplissent pas. Le gaz, l'électricité, les carburants ne sont pas en reste. Dans les foyers, on s'entête à laisser, par exemple, toutes les lampes allumées, alors qu'on est rassemblés dans une seule pièce. On a tendance à laisser le chauffage en état de marche même après le passage des jours de grand froid et en été on abuse de l'utilisation des climatiseurs. Et les exemples sont légion dans plusieurs domaines de la vie quotidienne. Les campagnes de sensibilisation menées à travers les mosquées et les associations de la société civile se sont, jusque-là, avérées vaines. Le gaspillage a, faudrait-il le reconnaître, pris place dans les esprits des Algériens. D'ailleurs, et dans le but de réduire le gaspillage d'énergie, le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, a indiqué récemment que son département allait proposer des textes législa-tifs destinés à réduire le gaspillage d'énergie, notamment dans les foyers. Le PDG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, a, de son côté, relevé la nécessité de s'engager à réduire substantiellement le gaspillage d'énergie, relevant que la climatisation excessive et l'éclairage inutile étaient à l'origine d'une consommation d'électricité jamais égalée en Algérie. Idem pour l'eau potable particulièrement. Les citoyens ne sont pas très attentifs à leur consommation. Les pertes en eau potable dans la wilaya d'Alger, alimentée H24, sont estimées à 40% sur le million de m3 distribués.