Incertitude La nomination d?un successeur à Robert Waseige, limogé au lendemain de la débâcle face au Gabon, pour diriger les Verts sera le feuilleton de l?automne, avec en toile de fond les changements que connaîtra la FAF en 2005. Le président de la FAF a parlé avant, pendant et après le match contre le Gabon. Avant, il avait déclaré qu?une qualification au Mondial-2006 n?était pas vraiment une priorité pour notre football avant que Waseige, le désormais ex-sélectionneur, ne rectifie le tir la veille du match contre le Gabon. Conséquence : pire que le 5-2 encaissé au Caire face à l?Egypte en 2001, les Verts n?ont jamais été aussi humiliés que lors de ce match face au Gabon. Bref, M. Raouraoua a également parlé pendant le match distillant quelques «vérités» sur le niveau de notre football qu?on gardera bien au chaud. Il a enfin parlé après la «catastrophe» nationale pour nous expliquer pourquoi et comment notre foot continuait à patauger dans une situation de précarité qui dure depuis plus d?une douzaine d?années. Raouraoua a surtout affirmé qu?il ne partira pas avant la fin de son mandat, qui expire en 2005. Mais déjà les discussions sur ce sujet vont bon train dans certains cercles et salons d?initiés. Quelques noms ont survolé les débats, comme ceux d?Ighil et d?Abdouche, mais bon cela est plus de simples envolées de coulisses qu?une profonde réflexion sur le sujet. Intéressons-nous maintenant à l?Equipe nationale et mine de rien depuis que Raouraoua a pris les rênes de la fédération, les Verts ont été beaucoup plus gérés par des intérimaires que par des sélectionneurs confirmés à leur poste. Jugez-en : Leekens est resté six mois à la tête des Verts, avec un seul match officiel, et son compatriote Waseige à peine quatre mois, avec quatre matches officiels pour zéro victoire (deux nuls et deux défaites). Au total : dix mois seulement sous la conduite de l?école belge. Le reste du temps, c?est-à-dire plus de vingt mois, ce sont Zouba et ses collaborateurs Mehdaoui et Bouarata, puis Saâdane et ses adjoints Charef et Cherradi qui garderont la baraque. Alors Zouba et Saâdane, tous deux DTN à l?époque de leur affectation chez les Verts, ont délaissé leur grande mission au sein de ce département pour se consacrer à la sélection, mais ils accompliront à merveille leurs missions respectives : qualifier l?équipe à la CAN-2004, pour Zouba, et assurer un parcours honorable en terre tunisienne, pour Saâdane. La morale de l?histoire : rien ne sert de courir des techniciens étrangers moins cotés et incapables d?imprégner leur empreinte à une sélection, lorsqu?une compétence locale est capable de faire mieux et à moindre coût. Par ailleurs, Raouraoua confiera qu?il voulait Scolari, Menotti, Kovacs ou Ricardo mais que ce type d?entraîneurs plaçait souvent la barre financière très haut. Est-ce à comprendre que l?Algérie est incapable, malgré ses moyens, de faire mieux ou à la limite imiter d?autres pays moins nantis mais qui se sont payé de grands techniciens de renommée mondiale ? La Tunisie s?est bien payé Roger Lemerre, l?Egypte Tardelli et le Cameroun Schäffer, pour ne citer que ces nations, alors que nos responsables se rabattent sur des techniciens de série B qui ne survivent pas au-delà de six mois de travail. Evidemment, ce ne sont pas les compétences de ces hommes qui sont remises en question, mais ce sont leur profil et la stratégie adoptée qui le sont : ou bien nous avons réellement les moyens de notre politique, et là le choix est vite fait en optant pour un entraîneur ou un staff de grande envergure avec des objectifs à atteindre et un plan de bataille ambitieux, ou bien valoriser les compétences locales comme ce fut le cas avec Saâdane ou avec d?autres comme Saâdi, qui reste, qu?on le veuille ou pas, un de nos techniciens chevronnés aux bagages et à l?expérience avérés. Les Marocains ont bien confié leur sélection à un ancien gardien de but, en l?occurrence Badou Zaki, et ça marche pour eux.