Démarche ■ La Russie a proposé dans une résolution que le Conseil de sécurité des Nations unies coupe les financements du groupe Etat islamique... Revenus pétroliers, ventes d'antiquités, ou encore paiement de rançons sont autant de sources de financement ont rapporté hier mercredi des diplomates. «Nous préparons (cette résolution) et nous espérons qu'elle sera adoptée par le Conseil de sécurité dans les prochains jours», a précisé un porte-parole de la mission russe à l'ONU, Alexey Zaytsev. La résolution qui pourrait être présentée au Conseil de sécurité cette semaine, fait suite à une ferme condamnation, par ses 15 pays membres, de l'exécution du pilote jordanien brûlé vif dans une cage par les jihadistes de l'EI. Un rapport de l'ONU, rédigé par l'équipe chargée du suivi du réseau Al-Qaïda, avait recommandé en novembre que le Conseil coupe les revenus pétroliers de l'EI en arrêtant tous les camions-citernes en provenance des territoires contrôlés par l'organisation jihadiste. Selon ce rapport, les jihadistes gagneraient environ de 850 000 à 1,65 million de dollars par jour en vendant du pétrole à des intermédiaires privés, qui sont à la tête d'une flotte de camions-citernes. Ces revenus pétroliers ont toutefois diminué récemment suite aux revers subis par l'EI. «Il y a un marché pour ce pétrole, et nous espérons des mesures plus sévères à son égard», a déclaré un diplomate du Conseil de sécurité. Le Conseil de sécurité avait adopté en août une résolution visant à couper les fonds de l'EI et à réduire le flux de combattants étrangers partis rejoindre ce groupe en Irak et en Syrie, en menaçant de sanctionner les pays qui achèteraient du pétrole aux jihadistes. La résolution russe pourrait mettre davantage la pression sur la Turquie, considérée comme un important point de transit pour ces livraisons de pétrole. Les camions-citernes repartent de la Turquie vers l'Irak et la Syrie avec des produits raffinés. Des experts de l'ONU ont aussi mis en garde contre le pillage d'objets d'art sur les sites archéologiques et prôné l'interdiction du commerce d'antiquités en provenance de Syrie ou d'Irak. La partie du texte concernant le paiement de rançons faisait encore l'objet de discussions, les 15 pays membres ayant toujours officiellement affirmé qu'ils ne versaient pas de rançons aux jihadistes. En pratique cependant, certains pays européens ont versé des rançons pour libérer des otages. R. I./Agences Frappes aériennes : les Emirats jettent l'éponge Les Emirats arabes unis ont suspendu fin décembre leurs frappes aériennes contre l'organisation Etat islamique en Syrie après la capture du pilote jordanien, exécuté depuis par les jihadistes, a annoncé un responsable américain hier. Les Emirats craignaient que leurs propres pilotes ne connaissent le même sort et ont donc décidé de suspendre leurs raids aériens, ont expliqué des responsables américains. D'après le quotidien, les pilotes émiratis ne participeront plus aux frappes aériennes tant que les V-22 Osprey, des appareils mi-avions mi-hélicoptères ne seront pas déployés dans le nord de l'Irak.