Position ■ L'ambassadrice de Palestine auprès de l'Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg, Leïla Shahid, a estimé que les accords d'Oslo n'ont pas tenu leurs promesses. Elle s'est réjouie de voir de nombreux Etats entamer des procédures de reconnaissance de la Palestine. «Les accords d'Oslo, c'est fini, il faut passer à autre chose», a déclaré Mme Shahid dans une interview à une chaîne belge (RTBF). «Je pense que la reconnaissance de la Palestine vient un peu trop tard par rapport à ce qu'elle aurait dû être. Souvenez-vous que les accords d'Oslo, signés en 93, précisent bien que les Palestiniens pourront dès 1999 déclarer un état palestinien», a ajouté Mme Shahid. «On nous a demandé d'être patients. Puis, sont venus les accords de Berlin où on nous a promis la reconnaissance de l'Etat palestinien à Ghaza, en Cisjordanie et à El-Qods-est en temps opportun. Depuis 1999, nous attendons ce moment opportun pour ces messieurs européens !», a-t-elle encore ajouté. Les accords d'Oslo, signés en 1993, prévoyaient une solution négociée entre les deux Etats. Ils devaient durer 5 ans. «On n'a pas libéré les territoires, c'est vrai. Mais, moi, je suis une vieille dame et je me rappelle qu'en 1967 lorsque j'ai commencé à militer, on ne parlait même pas de peuple palestinien, on parlait des réfugiés arabes. Ça me vexait beaucoup et une part de mon travail était d'écrire aux journaux pour leur dire : ce que vous appelez les réfugiés arabes, c'est le peuple palestinien», a déploré Mme Shahid, qui quittera son mandat dans une dizaine de jours. «Je pense qu'il y a eu énormément de pas en avant dans la connaissance de la réalité. En 1967, on disait aussi que c'était un conflit israélo-arabe, qui opposait des armées, en l'occurrence celle d'Israël face à celles de Syrie, Jordanie et d'Egypte. Aujourd'hui, le monde entier sait qu'il y a un peuple palestinien et que ce peuple a une solution», a-t-elle estimé. «La solution est donc connue, ce qui n'existe pas c'est la volonté de la mettre en œuvre», a indiqué Mme Shahid. Sur un autre plan, le conseil de la Ligue arabe a appelé dans un projet de résolution à la fin de la 143e session au niveau des délégués permanents, tous les pays arabes à s'acquitter de leurs cotisations au titre du soutien supplémentaire aux Fonds d'Al Aqsa et d'Al Qods en application des décisions des sommets arabes successifs à ce sujet. Le projet de résolution d'ores et déjà soumis à la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, prévu aujourd'hui, condamne la judaïsation sous toutes ses formes, de la ville d'Al Qods et tout particulièrement le plan israélien structurel, connu sous le nom de plan 2020, qui vise à faire de cette ville, une capitale une et indivisible d'Israël. Il a condamné également tous les projets de colonisation notamment ceux visant à isoler la ville d'Al Qods de son environnement et la division de la Cisjordanie, ce qui met fin à la solution des deux Etats et permet au gouvernement israélien de continuer à prendre des décisions pour la construction de nouvelles unités à Al Qods-est et la poursuite des fouilles sous la mosquée d'Al Aqsa et à Selouane. Le document réaffirme le rejet des tentatives israéliennes pour la tenue de conférences internationales dans la ville d'Al Qods occupée, appelant les organisations et institutions internationales à refuser d'y participer car Al Qods, capitale de l'Etat palestinien, est partie intégrante des terres de la Palestine occupée en 1967.