L?insécurité régnant à Derb a pris des proportions alarmantes, une situation vécue par l?ensemble des habitants comme une malédiction. Aujourd?hui, les agresseurs, tous du quartier, ne se contentent plus de rançonner leurs victimes. Ils leur infligent des tortures physiques inhumaines. Marquées à vie, les victimes garderont un souvenir indélébile de leur triste aventure. Les récits des victimes sont nombreux. Elles mettent toutes l?accent sur la sauvagerie avec laquelle elles ont été agressées au détour d?une rue ou d?une venelle. Même les marchands et les grossistes en tissus du vieux quartier israélite ne sont pas épargnés par les attaques des malfaiteurs. En fait, il est indéniable que tout ce qui peut être source de financement rapide est visé par les bandits. Personnes, commerces, logements, véhicules, tout y passe. Des centaines de personnes, des dizaines de familles et autres résidents nationaux de passage à Derb ont été agressés avec une rare violence. Traumatisés à vie, les «rescapés» se souviendront longtemps de leur mésaventure? Avec une population estimée à 30 000 âmes, le Derb, quartier exclusivement juif jusqu?aux premiers jours de l?Indépendance, déplore encore la faiblesse des moyens qui devraient lui permettre de se développer. Considéré comme déshérité, Derb pourrait, selon ses habitants, connaître, dans les quinze prochaines années, un accroissement rapide de sa population et de sa paupérisation. Frappé de plein fouet par le chômage, plus de 80 % des jeunes âgés de moins de 30 ans ne travaillent pas. A l?heure actuelle, la seule évocation de ce quartier sinueux provoque un sentiment de rejet. Rejet justifié par les innombrables agressions perpétrées par des bandes de malfrats?