Sonorités ■ Lemrassem est l'intitulé du premier album de Nawal Mebarek, disponible dans les bacs et paru aux éditions Belda Diffusion. Cet opus constitue le fruit de trois ans de travail. «Je ne voulais pas bousculer les choses, m'empresser à enregistrer l'album. J'ai voulu prendre du temps pour le réaliser, afin de mener à bon terme mon projet musical. Je voulais présenter un produit soigné, abouti», explique-t-elle. Nawal Mebarek, consciencieuse et surtout soucieuse du moindre détail, a tenu, selon elle, à mener un travail de recherche, tant au niveau de l'orchestration –opter pour un choix subtil et sensible des mélodies– que sur le plan des paroles –elle voulait des textes profonds, à forte teneur sémantiques. Donc pas juste des paroles, mais des textes qui disent et qui interpellent, c'est-à-dire qui nous parlent. En d'autres termes, elle a pris le soin de laisser son album prendre de la maturité. Tout cela pour aboutir à un style fin, recherché, à forte charge émotionnelle. Lemrassem est aussi une belle et étonnante aventure musicale. C'est une rencontre, une interconnexion avec d'autres artistes, des professionnels, à l'exemple des paroliers Yacien Ouabad et Halim Riad. C'est aussi une rencontre avec l'arrangeur Amine Dahane, dont l'univers musical s'inscrit dans la pluralité, ou encore Mohamed Raouan, compositeur de ta-lent. Tout ce beau monde a donné naissance à cet album, dont Nawal Mebarek peut être fière. Nawal Mebarek, une belle voie et au talent avéré, représente la jeune et nouvelle scène musicale algérienne. Son album, qui comprend onze titres, se veut éclectique, à la croisée de plusieurs univers musicaux. Puisque la jeune chanteuse, sans perdre son originalité, s'essaie à divers styles et autres influences musicales, à savoir ballades pop, rock, jazz, chaâbi, chansons kabyles... Elle s'essaie même à un duo avec le rappeur Harage MC. Ce duo n'est le premier. Elle en a avec Djamel Laroussi ou encore Hasna El Bacharia. Ainsi, pour une première expérience, Nawal Mebarek ne manque pas d'airs ni d'imagination. Elle n'est pas à court d'inspiration et d'idées. Son premier album alors foisonne d'expérience, et paraît aussitôt prometteur. En effet, Lemrassem, un album imparable, promet d'être un succès musical –on peut l'écouter d'ailleurs sur Youtube– et ouvre d'emblée à la jeune chanteuse un bel horizon, il lui trace un parcours évident et lui assure une belle carrière. L'album, inspiré du vécu, de diverses expé-riences personnelles de la jeune chanteuse (un album quasi autobiographique), comprend donc onze titres. Parmi lesquels Lemrassem, la chanson qui donne son titre à l'album, cette chanson «revisite une tradition poétique ancestrale dans le melhoun et plus généralement dans la poésie arabe, qui consiste en un retour nostalgique sur les lieux du souvenir, notamment amoureux» ; Rabi Yahfedna est une chanson festive orchestrée sur du pop/rock mâtiné de zorna ; Ya mjerbine lahwa est une ballade, une belle complainte amoureuse ; M'sail enouar est imaginé sur une musique latino-algérienne ; Tlata temsal est une chanson qui, composée par Nawal Mebarek pour un vieux poème kabyle qu'elle a trouvé dans un recueil de Mouloud Mammeri, abonde de mélodies kabyles ; Haraga évolue dans le style rap en duo avec Harage MC... Yacine Idjer ♦l Lemrassem, plein de générosité, de joie et de lumière est un moment de partage, c'est simplement un album à découvrir absolument. Notons que Lemrassem a été nominé à la 2e édition des AMA 2015 (Algerian Music Award) dans la catégorie du Meilleur album de l'année. Nawal Mebarek a été finaliste aux Algerian Music Award, mais pas gagnante – le prix est revenu, pour rappel, à Yasmine Amari pour son album El Youm.