Action ■ Les lycéens de 3e année secondaire sont sortis, hier, dans la rue dans plusieurs wilayas notamment à Alger, Souk Ahras, Skikda, Adrar et à Ouargla pour protester contre le dispositif mis en place (CD, cours télévisés) et demander le retour du seuil des cours pour faciliter le bac. A Alger des dizaines de lycéens de terminale, issus des établissements scolaires de Chéraga, Staouéli et Aïn Benian, se sont rassemblés devant la direction de l'éducation d'Alger-ouest (Chéraga, Alger) pour réclamer l'arrêt de la grève et la délimitation du seuil des cours. Arguant du retard accusé dans le programme, les protestataires disent rejeter le nouveau processus d'enseignement décidé par la ministre et refuser de payer les erreurs des enseignants grévistes et de la tutelle. Les responsables de la Direction de l'éducation ont tenté de leur fournir des explications pour apaiser la tension. En vain. Les lycéens n'étaient ainsi pas satisfaits des réponses obtenues à propos de la question des cours dispensés à travers des CD, arguant que certains élèves n'ont pas d'ordinateur. A Alger-Centre, aucune perturbation des cours n'a été enregistrée au niveau des lycées Okba, Emir Abdelkader, Frantz Fanon et Omar Racim, selon des élèves qui font état de «peu d'engouement» pour les CD dispensant des cours officiels accélérés pour les candidats au bac. Ce mouvement de protestation a été également observé à Souk Ahras où les lycéens ont occupé la rue pour demander, entre autres, au ministre de l'Education, de leur trouver une solution pour qu'ils puissent regagner leurs classes, ouvrir droit aux week-ends et aux vacances scolaires et refusant de suivre des cours sur CD. Ces contestataires ont brandi des banderoles où était écrit entre autres «non au CD !» alors que d'autres ont rejoint les bancs des classes pour réclamer l'arrêt de la grève qui perdure et qui met l'avenir de toute une génération en danger. Ces élèves ont marché vers la direction de l'éducation de cette wilaya, scandant des slogans hostiles aux enseignants les qualifiant de «bisness man». Même son de cloche à Skikda qui a connu un mouvement de contestation de la même ampleur. Les élèves du lycée Mustapha-Ben Boulaid dans la localité de Beni Oulban au sud de cette wilaya ont refusé de passer les examens du 2e trimestre prétextant que leurs enseignants étaient en grève. A Adrar et Ouargla, les lycéens se sont rassemblés devant le siège de la direction de l'éducation de ces wilayas pour appeler pacifiquement à un règlement de cette situation. Contacté dimanche dernier sur cette question, le présidant de l'Organisation nationale des parents d'élèves, Ali Benzina, avait jugé que les dernières mesures prises par la ministre de l'Education nationale quant à l'enseignement via les CD étaient «insuffisantes». Il a estimé que ce nouveau dispositif adopté par le département de Nouria Benghebrit, face à la grève «ne peut pas servir entièrement l'élève dans sa scolarisation». «Il est quasiment impossible de rattraper un volume important de cours perdus via ces instruments et quels que soient les efforts fournis par l'élève, il ne pourra pas tout assimiler», a soutenu à ce propos notre interlocuteur qui remet en cause le mouvement de protestation des enseignants. L'Organisation nationale des parents d'élèves suggère, à ce titre, l'ouverture des établissements scolaires aux enseignants qui désirent donner des cours du soir pour ce qui reste de cette année scolaire. C'est la meilleure solution qui permet de mettre à jour les lycéens après le retard accumulé par les enseignants grévistes qui ont refusé de reprendre le chemin des classes depuis le 16 février dernier.