Portrait - Il n'est ni un pied-noir ni un harki, encore moins un ancien militaire ayant participé à la guerre d'Algérie. N'empêche, il figure parmi les farouches défenseurs de l'Algérie française. Son engagement pour cette cause nauséabonde a débuté alors qu'il était encore lycéen. Ses biographes rapportent, en effet, qu'il était déjà très attaché aux idées de Charles Maurras, le théoricien du nationalisme intégral français. Il croyait tellement en l'Algérie française qu'il a refusé de respecter une minute de silence observée dans son lycée suite à un attentat meurtrier perpétré par l'OAS. Diplômé en histoire, il s'est parti-culièrement intéressé à la guerre d'Algérie à propos de laquelle il a écrit plusieurs ouvrages glorifiant, bien évidemment, le colonialisme, à l'instar de OAS : Histoire de la résistance française en Algérie, publié en 1984. Même si ses idées étaient et sont encore aujourd'hui rejetées par la classe politique, du moins officiellement, cela n'a pas empêché bon nombre d'hommes politiques français, de gauche comme de droite, il faut bien le signaler, de faire appel à ses services. C'était le cas notamment de...Jean-Luc Mélenchon, François Bayrou, Alain Madelin ou encore Philippe de Villiers. Mais c'est Nicolas Sarkozy qui va en faire son «éminence grise» dès 2005. C'est lui qui va ainsi lui murmurer dans l'oreille le discours «décomplexé» qu'il va tenir tout au long de la campagne électorale de 2007 au sujet de l'immigration, de la délinquance et de l'identité nationale, entre autres. Fort de la victoire de l'ancien ministre de l'Intérieur sous Jacques Chirac à la présidentielle, son conseiller devient un collaborateur très écouté à l'Elysée. D'après la presse française, c'est lui qui a été derrière la création du ministère de l'Identité nationale et la «droitisation» du discours de Nicolas Sarkozy, entres autres. Resté nostalgique de l'Algérie française, l'actuel directeur général de la chaîne Histoire a même failli convaincre l'ex-président français de... dénoncer les accords d'Evian, ont révélé les journalistes du quotidien Le Monde, Ariane Chemin et Vanessa Schneider, dans un livre intitulé Le Mauvais génie, paru récemment. Cette idée «a germé à quelques semaines du premier tour (des élections présidentielles de 2012), dans le cerveau du conseiller», ont précisé les auteures de l'ouvrage. D'après elles, Patrick Buisson, puisque c'est de lui qu'il s'agit, aurait suggéré à Nicolas Sarkozy de revenir sur le titre de séjour spécifique que peuvent obtenir les Algériens. «Un temps déconcerté, le candidat finit par se lais-ser convaincre» et promet d'en parler sur la chaîne de télévision publique France 2 le 26 avril 2012, ont ajouté les deux journalistes. Finalement, Nicolas Sarkozy n'a rien annoncé, au grand dam de celui qui était encore son puissant conseiller. Quelques mois plus tard, les chemins des deux «complices» se séparent suite à la révélation de la trahison de l'ancien directeur de rédaction de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, qui enregistrait à l'insu de l'ex-président de la République française des réunions et des échanges au sommet du pouvoir.