Marchés n Les prix de plusieurs produits de consommation se sont envolés ces derniers mois, malgré la palette d'avantages fiscaux destinés au secteur de la production prévue par la loi de finances complémentaire 2015… Il semblerait que ces dispositions, aussi généreuses qu'elles puissent être, auront du mal à faire face à un autre phénomène qui influe lourdement sur le coût de revient de ces produits et partant sur leurs prix à la vente : la baisse de la valeur du dinar. En effet, malgré l'ambition des dispositions de la LFC 2015 qui vise la diminution des coûts financiers du produit, en baissant l'Impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) et la taxe sur l'activité professionnelle (TAP), la baisse de la valeur du dinar est le facteur premier qui explique l'augmentation des prix des produits proposés à la vente, selon les producteurs. Expliquant la situation, plusieurs opérateurs économiques rencontrés à la 24e foire de la production nationale, qui se tient du 23 au 29 décembre, ont ainsi affirmé que la dépréciation de la monnaie nationale par rapport à l'euro et au dollar avait eu un impact sur leur facture des importations des matières premières et produits semi-finis. «La réduction de l'IBS et de la TAP a été rattrapée par la baisse de la valeur du dinar par rapport aux monnaies des pays fournisseurs de certains composants que nous importons. Cela a eu pour effet une légère augmentation des prix», indique à l'APS le représentant d'une société publique spécialisée dans l'électroménager. Selon lui, l'entreprise a même été contrainte de revoir à la hausse les prix de ses produits. «Il est impossible, aujourd'hui, de réduire notre marge bénéficiaire en raison de la baisse de la valeur du dinar par rapport au dollar», souligne le directeur général d'une entreprise privée spécialisée dans les équipements de surveillance électronique. «L'instabilité du marché monétaire nous empêche, en réalité, de faire des prévisions sur le moyen terme. Il est, donc, extrêmement difficile de penser à réduire les prix des produits ou même d'augmenter le salaire du personnel», déplore-t-il. «Nous avons augmenté nos prix de 7 à 10% en mai dernier alors que d'autres l'ont fait dès janvier», indique, de son côté, le responsable commercial d'une société spécialisée dans les équipements électriques domestiques. «Nous ne pouvions pas faire autrement étant donné que les prix des composants et de la matière première dont nous avons besoin dans nos unités de production ont augmenté sur les marchés internationaux», poursuit-il. Chez une autre entreprise spécialisée dans les équipements électroniques, si ses prix ont été maintenus, «nous ne savons pas, toutefois, si les choses pourraient continuer ainsi en 2016 en raison de l'écart entre le dinar et les monnaies étrangères», s'interroge sa représentante.