Résumé de la 320e partie n Pour obliger sa fille à aller rejoindre son père en Amérique, Mei-ling avait feint d'être au bord de la mort. Elle ne pouvait pas partir te rejoindre en Amérique à cause des lois interdisant aux Chinois d'entrer sur le sol américain. Elle ne pouvait pas te demander de revenir à Singapour. «Si bien qu'elle pria la déesse Kwan Yin, et la réponse lui parvint de la façon la plus extraordinaire. Ta mère m'a dit que la déesse lui avait parlé par la voix de sa mère ! La mère de Mei-ling est morte il y a de nombreuses années, quand Mei-ling n'était encore qu'une enfant. La voix lui avait dit : «Harmonie ne fait plus partie de ce monde désormais, sa place est dans le Nouveau Monde. Laisse-la suivre son destin.» «Mei-ling ne t'a jamais écrit, bien qu'elle ait cruellement souffert d'être séparée de toi. Elle savait que sa mère avait parlé avec sagesse, car, si Mei-ling avait écrit, tu serais rentrée à Singapour, et vos deux vies auraient été brisées.» En lisant ses mots, je fus émue aux larmes par la sagesse de ma mère. Elle avait raison. Si j'avais appris qu'elle était encore en vie, je serais retournée auprès d'elle. Et même si je n'y étais pas retournée, chacune de mes lettres aurait jeté le discrédit et le déshonneur sur à la maison de son père. Le révérend Peterson avait ajouté quelques mots à la fin de sa lettre, que je lus à travers mes larmes : «C'est avec une grande tristesse que je dois t'apprendre que ta mère est morte, il y a peu de temps. Ce fut néanmoins une mort paisible. Elle a vécu dans l'abondance et la sérénité pendant trente ans dans la maison de son père, en confectionnant des remèdes, et en soignant les malades. Au moment de mourir elle tenait une bouteille de tonique Golden Lotus dans ses mains. Elle était fière de ce que sa fille avait accompli. Et pas un jour ne se passait sans qu'elle pensât que sa fille vivait dans la maison de son père, Richard Barclay.» Posant la lettre sur mes genoux, je regardai Olivia. Elle était venue avec l'intention de me faire peur. A la place elle m'avait rendu la vie de ma mère. Elle était venue avec l'intention de me reprendre ma maison. — Vous pouvez faire ce que vous voudrez avec les renseignements que votre détective vous a fournis, dis-je, mais jamais vous ne pourrez me reprendre la maison de mon père. Gideon se présenta chez moi le soir même, alors que j'étais en train de faire mes valises. — Olivia était dans tous ses états ce soir, en rentrant à la maison, me dit-il. Elle semblait très contrariée et m'a avoué qu'elle était passée te voir. Harmonie, que s'est-il passé ? Pourquoi Olivia est-elle venue te voir ? Que t'a-t-elle dit ? Je lui montrai la lettre du révérend Peterson, puis je fondis en larmes entre les bras de mon bien-aimé de joie, de tristesse, pour le bonheur de ma mère, et pour sa mort. Il resta avec moi ce soir-là, mon cher Gideon, et ne s'en alla qu'au petit jour alors que j'étais encore endormie. A suivre