Position n L'attaque américaine menée vendredi dernier contre un camp d'entraînement de Daech, à l'ouest de Tripoli, a été condamnée hier, samedi, par le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale. Estimant qu'il s'agissait d'une violation de la souveraineté de la Libye, dans un communiqué publié sur son compte Facebook, le gouvernement «condamne et réprouve les frappes menées par l'aviation des Etats-Unis (...) sur des sites précis» à Sabrata, à 70 km à l'ouest de la capitale. Selon le gouvernement installé dans la ville d'Al-Bayda, dans l'est du pays, les frappes américaines ont eu lieu «sans coordination ou discussion» avec les autorités et représentent «une violation flagrante de la souveraineté de l'Etat libyen et des conventions internationales». Par ailleurs, les raids aériens opérés (vendredi dernier), par l'aviation américaine ont «révélé» les limites de la stratégie de Washington pour lutter contre l'organisation terroriste (EI Daech), a indiqué hier samedi, le New York Times. Si la frappe démontre la volonté des Etats-Unis de venir à bout de cette organisation terroriste, elle révèle cependant le manque d'efforts fournis par Washington pour parvenir à une solution politique à la crise libyenne. «Pourtant, chaque raid aérien contre les terroristes souligne également les limites de l'approche américaine (pour combattre l'EI) dans les pays où l'Etat islamique est fort», a écrit le quotidien dans son édition parue samedi. Et d'enchaîner que cette frappe démontre également que «l'accent mis sur l'action militaire n'a pas été accompagnée par des efforts diplomatiques pour résoudre les problèmes politiques fondamentaux qui permettent aux terroristes de prospérer» en Libye. Selon le New York Times, Washington n'a pas réussi à mettre en place un gouvernement d'union nationale en Libye, ni à apaiser les tensions en Irak ou parvenir à mettre en œuvre la cessation des hostilités annoncée en Syrie. Le New York Times souligne que les Etats Unis sont en réalité préoccupés par la probabilité de voir Daech parvenir à contrôler les riches gisements pétroliers de la Libye. Les craintes américaines ont été exacerbées par cette probabilité, poussant le Pentagone à enclencher des frappes aériennes juste après l'annonce de la formation du gouvernement d'union nationale. «La dernière chose au monde que vous voulez est un faux Califat avec accès à des milliards de dollars de revenus pétroliers,» a écrit le New York Times en reprenant la mise en garde de John Kerry émise lors d'une réunion de la coalition internationale contre Daech, tenue le 2 février dernier à Rome. R. I. / Agences 14 membres des autorités reconnues tués à Benghazi l Quatorze membres des forces loyales aux autorités libyennes reconnues par la communauté internationale ont été tués hier, samedi, dans des affrontements avec des groupes rivaux à Benghazi, dans l'est du pays, selon l'agence de presse proche de ces autorités. Les «quatre martyrs des forces armées arabes libyennes de la région de Benghazi» ont été tués au cours d'une «opération militaire baptisée 'le sang du martyr' et transportés à l'hôpital de la ville proche d'al-Marj» (1 000 km à l'est de Tripoli), a indiqué l'agence Lana, sans préciser quels groupes étaient visés par l'opération. Plus tard dans la soirée, Lana a ajouté que deux hôpitaux de Benghazi avaient accueilli dix cadavres de soldats tombés au cours de cette opération. En outre, 34 blessés ont été admis dans différents établissements, selon Lana, citant des sources médicales à Benghazi et El Marj. La semaine dernière, un avion de combat du gouvernement reconnu a été abattu au-dessus de Benghazi alors qu'il visait des positions d'un groupe opposé aux autorités, selon des sources militaires.