L'hospitalisation à domicile, ayant fait ses preuves dans certaines villes où elle a été pratiquée, devrait être généralisée à travers tout le territoire national, estiment les spécialistes. Selon ces derniers, ce concept de prise en charge médicale est à même de garantir des soins de qualité et moins contraignants pour le malade, d'un côté, et de réduire la pression sur l'hôpital, d'un autre côté. Pour rappel, l'investissement dans ce domaine a été ouvert au privé, en vertu du décret promulgué en 2015. «L'expérience de la mise en service de l'unité HAD, depuis le mois d'août dernier, par l'hôpital Abderrezak-Bouhara de Skikda, a révélé un bond qualitatif en matière de prise en charge des malades externes», a indiqué le directeur de cette structure sanitaire, Ammar Arroudj, lors de l'ouverture des travaux du premier forum scientifique sur la prise en charge qualitative des prestations médicales et paramédicales organisé, hier, dans cette ville. Ce concept de prise en charge médicale, est susceptible de garantir des soins de qualité et moins contraignants pour le malade d'un côté, et réduire la pression exercée sur l'hôpital, de l'autre côté, a précisé le responsable. Ce même responsable, dont les propos ont été rapportés par l'APS, a ajouté que l'unité HAD a contribué sensiblement à la réduction «de plus de la moitié des coûts» de traitement des patients et l'amélioration de l'aspect psychologique des patients, dès lors qu'ils ont bénéficié de consultations et de soins dans leur environnement, près des leurs. Le coordinateur de l'unité HAD du même hôpital, Salah Tougari, également président de l'Association des amis du malade, organisatrice de ce forum, a précisé que cette unité en question, a pris en charge depuis sa création, 76 patients, et a effectué plus d'un millier de visites, majoritairement des malades souffrant de pathologies lourdes, aiguës ou chroniques. Entre autres objectifs de ce concept qui a déjà donné des résultats positifs auprès des malades, a-t-il soulevé, il y a lieu de signaler le rapprochement des soins des malades, avec une plus grande implication de la famille dans leur traitement. Lors de son intervention sur l'hospitalisation et les soins à domicile, Mme Guilaine Couffon, responsable des opérations de développement à la fondation Vivalto (France), a estimé, de son côté, qu'il est nécessaire d'aménager le domicile du patient de manière à l'aider à se rétablir. La même praticienne a souligné que les unités HAD devraient accomplir au préalable des visites aux domiciles des concernés avant même de les sortir de l'hôpital et de contribuer à la conception de leurs chambres, chacune selon l'état de santé du patient. De plus, ajoute-t-elle, l'unité HAD assure une meilleure prise en charge des malades, avec un impact psychologique notable sur le rétablissement des patients. Il s'agit, a-t-elle dit, d'un concept moins coûteux que le traitement à l'hôpital et pour cela, il est impératif de le généraliser au niveau de toutes les villes et les établissements hospitaliers. Ce forum scientifique a constitué, selon les organisateurs, une plateforme d'échange des expériences dans le domaine des traitements pour enrichir les connaissances scientifiques afin de mieux prendre qualitativement en charge les patients. Rappelons que «l'ouverture de l'investissement au secteur privé dans le domaine de l'hospitalisation à domicile intervient en vertu du décret promulgué en 2015, portant sur l'hospitalisation à domicile», avait expliqué l'année passée la directrice adjointe au ministère de la Santé. Samia Younsi avait insisté sur l'intérêt stratégique de ce nouveau service dans la mesure où il va alléger la pression sur les hôpitaux pris d'assaut par les malades qui subissent, très souvent, une anarchie administrative et une pression insoutenable en raison de la mauvaise gestion et du manque du personnel médical et paramédical.