Résumé de la 2e partie Mustapha a épousé sa cousine contre son gré ; elle est riche et la fortune de son père, qui n'a personne d'autre qu'elle, lui appartiendra un jour. Il s'est mis au lit tard et s'est levé de bonne heure. Fadéla, qu'il a réveillée, veut le retenir. ? Je dois passer à l'hôpital voir mon opérée. ? Papa serait fâché de ne pas te voir ! ? Tu lui expliqueras ! Elle n'insiste pas : de toutes façons, depuis quelque temps, il n'en fait qu'à sa tête. Elle lui prépare un café qu'il avale très vite, s'habille, prend sa trousse et s'en va. ? Tu rentres à midi ? demande Fadéla, qui le suit jusqu'au garage. ? Je ne sais pas, dit-il. ? Mon père? ? Tu expliqueras à ton père que je suis pris par mon travail ! Elle lui expliquera? Elle le regarde partir. Mustapha l'inquiète de plus en plus : ces retards, ces départs précipités sont peut-être l'indice d?une liaison. Tout à l'heure, elle enverra le fils du jardinier, un gamin d'une quinzaine d'années, jusqu'à l'hôpital puis à son cabinet? Elle emprunte le long corridor qui mène du garage à la maison. Elle ne sait pas ce qu'elle va faire : il est tard pour retourner au lit et encore tôt pour faire quelque chose. La bonne ne prend son service que dans une heure. Elle va au salon et pousse un petit cri. ? Papa ! Le vieil homme, enveloppé dans un peignoir de soie bleue, trône sur un fauteuil. Il est renfrogné, ce qui indique chez lui une forte irritation. ? Il est encore tôt, dit la jeune femme, pourquoi t'es-tu levé ? ? Je t'ai entendue discuter avec ton mari. Je voulais le voir avant qu'il ne parte ! Fadéla baisse les yeux. ? Et apparemment, dit Brahim, il est parti ! Il regarde sa montre : à six heures et demie ! ? Il doit voir un malade ! ? Il est rentré après minuit ! ? Il a eu une opération un peu compliquée. C'est d'ailleurs le malade qu'il a opéré qu'il est retourné voir. Le vieux Brahim secoue la tête. ? Tu ne trouves pas qu'il exagère ? La place d'un homme n'est-elle pas auprès de son épouse ? ? C'est son travail ! ? Il a son cabinet : a-t-il besoin de travailler à l'hôpital ? ? Tu sais comment il est ! ? Et pourquoi refuse-t-il que je lui ouvre une clinique ? Il ne veut pas être mon obligé ? ? Non, non, papa, ton neveu t'aime et te respecte ! Le vieil homme secoue la tête. ? Je l'espère bien. J'espère surtout qu'il t'aime et te respecte toi, autrement il aura affaire à moi ! (à suivre...)