Résumé de la 2e partie n La version de Sheppard était la suivante : Il raconta qu'il s'était endormi sur le canapé et avait été réveillé par les cris de son épouse. Il s'était alors précipité dans la chambre, avait aperçu une silhouette et s'était jeté sur elle avant d'être assommé. Ayant repris ses esprits, il avait constaté le décès de sa femme et s'était rendu dans la chambre de son fils (qui était sain et sauf). Il avait alors entendu du bruit au rez-de-chaussée et avait poursuivi l'auteur qui s'était enfui par la porte arrière et avait emprunté les escaliers menant à la plage privée qui bordait le lac. Sur la plage, une nouvelle lutte s'était engagée, au cours de laquelle Sheppard avait été assommé une seconde fois. Le docteur décrivit son agresseur comme un colosse hirsute et corpulent. Vu la notoriété de la famille Sheppard, le crime fit la Une des journaux. Dans l'ensemble, les journaux estimèrent que les déclarations de Sheppard étaient incohérentes et que le médecin avait tué sa femme dans un contexte de mésentente conjugale. Sur les conseils de son avocat, le docteur refusa de se soumettre au détecteur de mensonges et se montra peu loquace. La presse interpréta ce silence comme suspect. Le 28 juillet, le «Cleveland Press» publia : «Vous pouvez parier que l'affaire Sheppard aurait été réglée depuis longtemps si elle avait impliqué de petites gens. Sheppard, ignoble menteur, est encore libre de mener ses affaires, protégé qu'il est par une famille influente et un avocat d'une rare efficacité». Lors de l'audience préliminaire, Sheppard ne convainquit personne, d'autant plus qu'il semblait tenter de cacher l'existence d'une maîtresse. Le 31 juillet, il fut placé sous mandat d'arrêt. Il décida de plaider non coupable. Sam Sheppard comparut devant le tribunal de Cleveland le 18 octobre 1954. La constitution du jury s'avéra délicate, nombre de personnes ayant des idées préconçues sur l'affaire. La défense échoua à faire juger le médecin dans une autre ville. Le procès débuta véritablement le 4 novembre 1954. Le Procureur accusa Sheppard d'avoir assassiné sa femme pour pouvoir épouser sa maîtresse, citée comme «mademoiselle X», et insista sur l'absence d'effraction au domicile des Sheppard. A suivre