Technique Les messages et les vidéos des groupes prolifèrent sur Internet, durent quelques jours, disparaissent pour éviter la traque puis réapparaissent sous une autre adresse IP. Ils vantent leurs opérations les plus spectaculaires telles que les décapitations d?otages étrangers, diffusent leur propagande sans grand risque d'être démasqués, sèment le doute. Depuis quelque temps, les groupes islamistes en Irak, aidés par des pirates et autres hackers, mènent leur guérilla sur Internet avec comme toile de fond des images insoutenables, atroces, d?otages décapités. Un message, frapper un coup et disparaître, c?est le tarif minimum pour des groupes qui se mettent à l?heure de la technologie pour mener leur djihad. Les spécialistes du web et de la cybercriminalité sont désarçonnés d?autant que les sites Internet ne durent que quelques jours avant de disparaître pour réapparaître par la suite sous une nouvelle adresse et une nouvelle appellation. Cette fluidité rend les auteurs insaisissables, même lorsque les services de sécurité parviennent à remonter doucement la filière. Internet présente en outre l'avantage de pouvoir diffuser en intégralité des vidéos, y compris les plus atroces. La traque sur Internet repose essentiellement sur «les logos ou calendriers des journaux qu'il y a sur les différents serveurs, et surtout les fournisseurs d'accès», indique-ton dans le milieu de la sécurité informatique. «C'est une guerre sans fin», précise-t-on encore. Et lorsque la traque aboutit finalement, dans un pays plongé dans la guérilla et le chaos comme l'Irak, la piste risque fort de se perdre dans les sables. «Il faut toujours allier la technique et l'enquête. La technique s'arrête au pied d'une adresse IP», explique un expert en sécurité informatique. Les messages et les vidéos de ces groupes prolifèrent sur Internet, depuis la diffusion en mai sur un site proche d'Al-Qaîda de la décapitation de l'otage américain Nicholas Berg, attribuée à l'islamiste jordanien Abou Moussab Al-Zarqaoui. Selon les spécialistes, le choix de diffuser un message sur une chaîne de télévision arabe ou sur la Toile dépend de l'audience visée. Si sur les chaînes de télévision arabe, comme Al-Jazira par exemple, les messages ont pour but de doper le moral des millions d?Arabes et de musulmans, sur Internet, en revanche, les messages visent à «répandre la frayeur dans les populations occidentales», laisse-t-on croire.