Controverse - La polémique, qui s'est installée à la suite des déclarations d'Ahmed Ouyahia sur la présence massive de migrants subsahariens en Algérie ces derniers temps, n'est pas sans soulever d'innombrables interrogations. En effet, et après visionnage de ladite intervention, il nous paraît pour le moins injuste de prêter à Ouyahia des propos racistes, bien au contraire. Ouyahia s'est posé la question de savoir comment et dans quel cadre ces Subsahariens se retrouvent à squatter l'espace public de manière très massive, en se livrant notamment à la mendicité ? Il a indiqué qu'à sa connaissance, l'Etat algérien ne permet la présence de ressortissants étrangers sur son sol que s'ils satisfassent à certaines conditions, à l'instar des Chinois qui possèdent des permis de travail renouvelables. Or, ces ressortissants de nos pays frontaliers du Sahel ne se sont pas trouvés en Algérie en qualité de travailleurs expatriés et donc, la question qui se pose c'est à quel titre sont-ils donc présents chez nous ? Ouyahia faisait référence à l'absence du référent juridique qui justifierait, le cas échéant, la présence des Subsahariens. Il renvoie donc la balle, indirectement, aux autorités locales qui sont interpellées pour déterminer le cadre légal qui officialiserait la présence des Subsahariens en nombre en Algérie. D'autre part, Ouyahia s'est interrogé, en simple citoyen algérien, sur la prise en charge des risques induits par la présence en nombre d'une population de migrants directement mise au contact de la populations algérienne, sans garde-fous, ni barrières d'aucune sorte, et ce alors qu'il est de notoriété générale que ces populations, à leur corps défendant, génèrent un certain nombre de fléaux qui viennent agresser l'espace public algérien déjà sérieusement malmené par les pratiques et les comportements des autochtones. Autrement dit, si les Subsahariens ont été accueillis comme des réfugiés humanitaires, l'Etat aurait dû leur préparer les structures d'accueil adéquates et le cadre réglementaire d'usage qui les prendrait en charge dans le respect total des règles universelles en vigueur en matière de droits de l'homme et d'accueil des réfugiés. Or, ce n'est pas le cas avec les Subsahariens et Ouyahia a tout simplement relevé cette aberration qui fait qu'un Etat, l'Algérie, en l'occurrence, accepte d'accueillir sur son sol des dizaines de milliers de réfugiés de la guerre et de la misère, mais ne les prend pas en charge de bout en bout, les laissant aller et venir à leur guise à travers le pays, en pratiquant essentiellement la mendicité agressive et le travail au noir dans les chantiers de construction privés, dont les patrons, bien entendu, sont contents de pouvoir sous-payer une main d'œuvre disponible et acceptant tous les travaux pénibles à moindre coût. C'est en substance le message qu'a voulu transmettre Ouyahia, un message qui n'a rien de raciste ou d'attentatoire aux droits de l'homme, mais plutôt un message citoyen qui interpelle l'Etat algérien avant tout, histoire de le mettre devant ses responsabilités en matière de gestion des flux migratoires subsahariens et de ses obligations de suivre la procédure jusqu'au bout, de l'accueil à l'hébergement et restauration de ces pauvres naufragés des conflits africains qui, humainement, auraient dû être totalement pris en charge et non pas seulement «introduits» sur le territoire algérien puis laissés libres de faire ce que bon leur semble au milieu de la population algérienne qui se retrouve, de fait, prise de court et obligée de supporter les comportements de survie des Subsahariens et les nombreuses gênes que cela occasionne à l'espace public et à leur quiétude.Il n'y a donc rien de raciste dans les propos d'Ouyahia, mais plutôt un accès de bon sens citoyen et de préoccupation partagée avec les citoyens lambda qui sont, eux, aux première loges pour subir les conséquences de la gestion désastreuse car incomplète d'une problématique politique que l'Etat est le seul, en principe, qui soit habilité à gérer, car concernant des ressortissants étrangers qui sont libres de faire ce qu'ils veulent, où ils veulent et comme ils le veulent : quel Etat digne de ce nom permettrait une telle chose chez lui ? Aucun, à notre connaissance, à par l'Algérie...