Les organisateurs suggèrent "l'ouverture de centres d'accueil, d'écoute, afin d'établir le recensement de toutes ces personnes et surtout de leur redonner toute leur dignité". Un rassemblement de citoyens s'est tenu, hier, devant le siège de la wilaya pour interpeller les autorités et leur demander de "prendre en charge les réfugiés subsahariens". Ce second rassemblement, organisé par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), les membres de la société civile et les représentants des partis politiques RCD, MDS et UDS, a pour but d'interpeller sur le sort réservé aux réfugiés qui, fuyant la guerre et la sécheresse dans leurs pays, ont atterri en Algérie et, notamment, dans la wilaya de Béjaïa. "Nous sommes ici pour interpeller les autorités publiques afin de prendre en charge dignement les réfugiés de guerre qui errent sur les routes de notre wilaya et les rues de notre ville et qui vivent de la mendicité", a déclaré le responsable du Centre de documentation et d'information sur les droits de l'Homme, Hocine Boumedjane. "Les autorités, ajoutera-t-il, doivent mettre à leur disposition des centres d'accueil qui répondent aux normes afin de les prendre en charge sur tous les volets (social, sanitaire et scolaire)."Dans leur déclaration appelant au rassemblement d'hier, les organisateurs ont souligné que "fuyant la guerre, la misère, les réfugiés syriens et les migrants subsahariens ont cherché refuge dans notre pays. La société civile de Béjaïa ne saurait admettre que des femmes, des enfants et des hommes se retrouvent dans l'errance et s'adonnent à la mendicité" et s'exposent à des dangers certains. Ils ont estimé, en outre, que si ces réfugiés et ces migrants se retrouvent aujourd'hui dans notre pays, c'est par "l'assentiment de l'Etat algérien". Les autorités politiques n'ont-elles pas ratifié toutes les chartes et conventions relatives aux droits humains, notamment celle relative au statut de réfugié et de migrant ? Elles ont donc "l'obligation et le devoir de prendre en charge tous ces migrants (hébergement, santé, scolarité...)". Comme première étape, les organisateurs suggèrent "l'ouverture de centres d'accueil, d'écoute, afin d'établir le recensement de toutes ces personnes et surtout pour leur redonner toute leur dignité", perdue sur les routes et dans les camps d'infortune dans lesquels ils tentent désespérément de survivre. Il y a lieu de signaler que selon le Croissant-Rouge algérien (CRA)-Béjaïa, le nombre de migrants subsahariens et de réfugiés syriens avoisine les 500 personnes. C'est autour du CRA-Béjaïa que la chaîne de solidarité au profit de ces réfugiés s'organise pour le moment. Selon une source sécuritaire, leur regroupement, du moins pour les Subsahariens, est imminent. Ils pourraient être transférés dans des centres d'accueil à Tamanrasset avant d'être reconduits dans leurs pays, le Niger et le Mali notamment. "On attend juste l'ordre du gouvernement, à l'instar des autres wilayas", a ajouté la même source. L. O.