Echec - Malgré la présence d'un public magnifique, venu en forc e, les Verts se sont encore une fois inclinés face à la Zambie (0 à 1) confirmant leur incapacité à hisser leur niveau et la nécessité d'apporter de profonds changements. Comme un malheur n'arrive jamais seul, l'Algérie a non seulement raté l'occasion de se racheter de son match perdu à l'aller contre la Zambie (1 à 3), en concédant une autre défaite face au même adversaire (0 à 1), elle a également joué de malchance en vendangeant un penalty qui aurait pu donner une autre tournure à la rencontre, et en amenant le staff technique à effectuer deux changements forcés qui ont réduit sa manœuvre pour la poursuite de la partie. En effet, à la 15' les Verts obtiennent un penalty imaginaire à la suite d'un débordement du latéral droit Youcef Attal qui a simulé une faute dans la surface de réparation, mais Ryad Mahrez, dont la titularisation a fait polémique, a raté la sentence en butant sur l'excellent gardien Mwelee. Six minutes après, c'est le gardien Raïs M'bolhi qui quitte le terrain à l'issue d'une blessure, laissant sa place à Abdelkadir Salhi qui ne s'attendait pas vraiment à enfiler les gants. En début de seconde période, le staff technique a dû se séparer du brillant Youcef Attal après un télescopage avec un joueur zambien. Il sera remplacé par Adam Ounas (49'), ce qui obligea Benguit de passer sur le flanc droit. Et pour aller au bout de leur cauchemar, les hommes de Lucas Alcaraz vont encaisser un but fatidique à la 66' à la suite d'un ballon contré par le défenseur Bensebaïni, resté sans couverture, ce qui a permis à Patson Daka de crucifier le gardien Salhi (66'). Auparavant, Mulenga avait raté le cadre grand ouvert (52'), alors que Brahimi et Ounas se frottèrent de nouveau au portier zambien avant qu'un défenseur ne sauve sur la ...ligne ! Il était dit que les Algériens devaient boire le calice jusqu'à la lie dans ses éliminatoires de la Coupe du monde-2018. Lorsque les lampions du stade Hamlaoui se sont éteints et que chacun est rentré chez lui, le football national est toujours là à attendre qui viendrait à son secours. Alors qu'ils étaient la fierté des pays arabes en 2014, en étant l'unique représentant, cette fois ils sont bon derniers, au moment où les Egyptiens, les Tunisiens et les Marocains sont sur le bon chemin de se qualifier. La génération qui a fait la Coupe du monde-2014 au Brésil il y a - déjà - trois ans est fatiguée et n'a plus de ressources pour rebondir. A. Salah-Bey La précision / Alcaraz : «Mon objectif est d'aller à la CAN» Lors de la conférence de presse d'après-match, l'entraîneur de la sélection algérienne, Lucas Alcaraz, a réagi à la rumeur faisant état de son départ du staff technique des Verts. «Je ne pense pas partir. L'objectif pour lequel j'ai été engagé par la FAF n'était pas d'aller à la Coupe du monde. La situation de l'équipe était déjà compliquée avant mon arrivée», a-t-il tenu à préciser. Evoquant la suite à donner à la tête des Verts, le technicien andalou estime qu'il y a encore du travail à faire et parle même de ses ambitions. «On va essayer de rebâtir l'équipe et de réapprendre à gagner. Mon objectif est d'aller à la Coupe d'Afrique des nations», a-t-il soutenu. A. B. Le message / M'bolhi : «Ceux qui ne peuvent plus donner n'ont qu'à rester chez eux !» Le gardien Raïs M'bolhi a affirmé hier en conférence de presse d'après-match que «l'équipe algérienne a beaucoup de talents individuels compararativement à l'équipe de 2010 ou celle de 2014, mais il est vrai que ces équipes-là avaient beaucoup plus cet esprit de combattant qui manque à l'équipe actuelle. On parle beaucoup de l'entraîneur mais sur le terrain, ce sont les joueurs qui font le travail. On n'en a pas fait assez, bien que l'équipe dispose de joueurs et de conditions parfaites pour évoluer. Les supporters qui se sont déplacés au stade méritaient beaucoup mieux.» Evoquant l'incapacité du sélectionneur nationale à relancer l'équipe nationale, le capitaine des Verts rétorqua : «Ce n'est pas une affaire de coach. Ce dernier n'a rien à voir avec cette défaite. Ce sont nous, les joueurs, qui sont responsables sur le terrain. C'est pourquoi ceux qui ne peuvent plus donner pour la sélection n'ont qu'à rester chez eux !» Le message est clair et la balle est dans le camp de la fédération et de son président qui vont continuer à vivre une période de turbulences avec toutes les critiques qui s'abattent sur eux, alors qu'ils cherchaient la sérénité à travers l'équipe nationale pour s'occuper du reste, à savoir le football national. Là où se situe le vrai chantier. A. S-B Le stratège / Nyirenda : «Nous avons battu l'Algérie tactiquement» Véritable bourreau des Verts qu'il a battus dans la double confrontation (3-1 à Lusaka et 0-1 à Constantine), le sélectionneur de l'équipe zambienne, Wedson Nyirenda, a fait preuve d'une grande maîtrise tactique lors des deux sorties de son équipe face à l'Algérie. A la fin de la partie, il a d'abord tenu à adresser ses remerciements à ses hommes qui se sont bien battus sur le terrain. «Je tiens surtout à remercier mes joueurs pour la prestation de ce soir. Nous avons élaboré une tactique pour les deux matchs, aller et retour, pour contenir les offensives algériennes et nous avons su profiter de la fébrilité défensive de l'adversaire. Nous avons battu l'Algérie tactiquement», a-t-il indiqué avant d'entrevoir la suite du parcours. Lui qui se permet de rêver d'une première participation à la Coupe du monde. « Notre victoire aujourd'hui nous permet d'entretenir le rêve d'une qualification à la prochaine Coupe du monde», a-t-il espéré. A. B. La génération : Attal, Benguit, Ounas et Bensebaïni bousculent la hiérarchie Hier au stade Chahid Hamlaoui, le témoin est normalement passé aux Attal, Benguit, Ounas, Bensebaïni et d'autres qui viendront relever le défi de remettre la sélection nationale sur les rails. Le staff technique espagnol, s'il sera maintenu, a cette lourde mission de rebâtir une équipe qui rebondira comme elles l'ont fait les précédentes sélections. Celle de 2010 et l'épopée d'Omdurman l'a fait sur les cendres des ratages de 2006 et 2008 (absence à deux CAN consécutives), et celle de 2014 après la gifle de Marrakech (0 à 4) et une autre absence à la CAN (2012). Dans un pays comme le nôtre, où il y a souvent absence d'une stratégie maturée et une politique bien assise, les changements et les mutations se font souvent dans la douleur. A. S-B Le capitaine : Mweene : «On est la plus petite équipe du groupe» Le capitaine de l'équipe nationale de la Zambie, Kennedy Mweene, a estimé hier lors du point de presse d'après-match que les observateurs se sont trompés en considérant les Chipolopolo comme étant le Petit Poucet de leur groupe. «Tous les observateurs s'accordent à dire que l'équipe zambienne était la petite équipe du groupe B, même avant l'entame des matchs et notre défaite à domicile face au Nigéria à la première journée de la compétition a renforcé l'idée de la petite équipe. Et je pense que c'est ce sentiment qui nous a aidés à jouer sans pression», a-t-il rappelé avant d'aborder la rencontre face à la sélection algérienne. « La pression était du côté de l'équipe algérienne que beaucoup considèrent comme une des meilleures équipes africaines. Ce statut d'outsider nous a permis d'avancer et d'espérer une qualification pour la Coupe du monde», a-t-il conclu.