Mesure - Bouazgui a insisté sur la nécessité de récupérer les terres agricoles non exploitées pour les attribuer à des investisseurs sérieux et augmenter et diversifier la production. En marge de sa visite de travail dans la wilaya d'Oran, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a rappelé hier vendredi que l'Etat a accordé de nombreuses facilités dont l'attribution de terres agricoles, l'octroi de crédits pour développer et diversifier l'agriculture. "Malheureusement, certains investisseurs n'ont pas exploité ces terres", s'est-il désolé, prévenant que "toutes les terres non exploitées seront récupérées pour être attribuées à d'autres investisseurs sérieux". "Des commissions ont été instituées au niveau des wilayas et des daîras pour recenser et assainir le foncier agricole dans le souci de donner une nouvelle impulsion au développement du secteur", a ajouté le ministre. Abdessalem Chelghoum l'ex ministre de l'Agriculture avait lui aussi révélé, il ya déjà quelques mois, que 48% des terres agricoles du pays sont inexploitées. A noter que l'opération de récupération des terres agricoles à travers la déchéance ou la résiliation a été entamée en septembre 2016. A ce jour, 100 000 ha ont été récupérés par la résiliation de contrat aux personnes bénéficiaires. Cette superficie concerne les terres attribuées dans le cadre de l'accès à la propriété foncière (APFA) par la mise en valeur et celles affectées dans le cadre de la circulaire interministérielle portant sur la création de nouvelles exploitations agricoles et d'élevage de 2011. A cette assiette s'ajoutent 13 000 ha attribués dans le cadre de la conversion du droit de jouissance des terres relevant du domaine privé de l'Etat en droit de concession dont les exploitants ont été déchus de leurs actes de concession. Depuis, des commissions sont à pied d'œuvre pour récupérer les terres abandonnées afin de les réattribuer aux investisseurs, selon le département de Bouazgui qui a avait affirmé qu'une loi sur la protection des terres agricoles est en cours d'élaboration. Cette nouvelle loi devrait englober tous les textes législatifs relatifs à la protection des terres agricoles déjà existants. Quand on décortique ce dossier, force est pourtant de constater que ce crime économique ne s'arrête pas aux terres agricoles, il s'étend aussi au foncier industriel dont plus de la moitié des terrains attribués aux investisseurs pour des projets industriels ne sont pas exploités. On parle de près de 3 800 fonciers industriels vacants distribués à travers 28 wilayas du pays et 3 000 sont attribués mais non exploités. Ainsi, on compte entre 40 et 50% du foncier industriel dégagé ces dernières années pour les investisseurs qui ne sont pas consommés pour souvent manque de maturation des projets pour lesquels ces terrains ont été octroyés. L'ex-ministre de l'Industrie et des Mines avait annoncé à ce propos la récupération prochaine d'un taux de 60% du foncier industriel, concédé par l'Etat à des investisseurs, resté, à ce jour, inexploité, en vue de le mettre à la disposition d'autres investisseurs. La promesse est jusque-là restée lettre morte, rappelant qu'une action avait même été annoncée en coordination avec les walis, en vue de déterminer la superficie de ce foncier, pour sa récupération et sa mise à la disposition des investisseurs désireux de concrétiser leurs projets, et qui n'ont pas trouvé d'assiettes pour concrétiser leur projet.