Rendez-vous Ça y est, le ramadan est arrivé ! On se réveille aussi tard que possible, pour ceux dont les obligations le permettent et la somnolence enveloppe la rue et les lieux de travail. Ainsi, depuis quelques semaines déjà, les commerces, petits et grands, ont commencé à décorer leurs vitrines des produits de circonstance : dattes, gâteaux, pois chiche, lentilles, concentré de tomates, riz, miel... Une abondance rassurante aux senteurs propres à ce mois sacré. Pendant cette période, la demande en produits alimentaires est étonnante. De nombreux producteurs préparent ce mois avec attention et se pressent de satisfaire cette demande singulière. Dans notre pays, les excès de consommation en ce mois sont devenus presque une seconde nature chez nos concitoyens. Le changement dans le mode de consommation n?est pas seulement quantitatif, mais aussi qualitatif. Les ménages consomment plus de viande et des produits coûteux tels les fruits secs, ce qui pèse lourdement sur le budget des familles. Partout en Algérie, les ménagères ouvrent leur porte-monnaie. Les bouchers, les pâtissiers et les épiciers se frottent les mains, car comme chaque année les bénéfices dépassent de loin leurs prévisions. Il n'est donc pas surprenant que l'indice du coût de la vie (ce fameux indicateur de l'inflation) grossisse en ce mois sacré. L'éthique islamique est, ainsi, offensée par le gaspillage et les comportements excessifs. Il appartient, enfin, à nos sociologues de mettre l?accent sur ce phénomène et d?expliquer comment cette période de piété se réduit à la grande «bouffe».