Au bout... L'autonomie économique Ruralité - Incontestablement, la femme rurale joue un rôle pivot dans le développement des régions rurales et contribue en cela dans la diversification de l'économie nationale... Selon les deniers chiffres du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, 143 885 femmes rurales ont bénéficié de crédits pour la création de leurs micro-entreprises, dans le cadre de l'ANGEM ces 5 dernière années (2012 à 2017). Ce qui a permis la création de 215 157 emplois permanents, affirme la ministre du secteur, Ghania Eddalia, qui coprésidait avec le ministre de l'Agriculture, du Développement Local et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui, une rencontre d'information à l'occasion de la journée mondiale de la femme rurale. Le fruit du « soutien" de l'ANGEM aux femmes chefs d'entreprises ayant bénéficié de microcrédits pour la commercialisation de leurs produits, notamment à travers l'organisation de salons locaux, régionaux et nationaux, outre l'ouverture d'un site électronique au profit de ces femmes en vue de promouvoir leurs produits, indique-t-on. Mme Eddalia a exprimé la volonté du ministère de "cristalliser une nouvelle vision efficiente sur l'autonomisation de la femme rurale dans le domaine économique, en s'enquérant des besoins des femmes rurales, en tenant compte de la spécificité de chaque région et en recourant aux cellules de proximité installées au niveau de plusieurs communes, encadrées par l'Agence de développement social (ADS) relevant du secteur de la solidarité nationale, pour mieux s'informer de la réalité de la femme rurale et s'enquérir de près de leurs contributions dans la réalisation du développement durable". Plusieurs projets ont été lancés au profit de la femme rurale au niveau des communes dans le cadre du plan national de promotion du rôle de la femme rurale 2015-2017, comportant des intervenants représentant les différents secteurs concernés, lesquels travaillent dans le cadre d'une commission nationale de promotion du rôle de la femme rurale qui veille à la prise en charge des préoccupations de la femme rurale et à la définition des mécanismes de son accompagnement afin de l'aider à réaliser son indépendance financière et l'autosuffisance et d'œuvrer à son intégration socio-économique afin qu'elle contribue efficacement au développement. Dans ce cadre, Mme Eddalia a mis l'accent sur l'importance de renforcer la coordination existant entre les différents secteurs notamment dans les actions de proximité, de sensibilisation et d'information sur les mesures d'insertion économiques et professionnelle mises en place par l'Etat au profit de la femme rurale. Lyes Sadoun Un réseau national pour les bénéficiaires de microcrédits... La ministre a rappelé le réseau national des entrepreneurs bénéficiaires de microcrédits, en cours de création, qui constituera une plateforme rassemblant des entrepreneurs et les femmes chefs d'entreprises du domaine de la micro-entreprise pour la promotion de leurs produits et de leurs prestations. Mme Eddalia a mis l'accent sur les efforts de l'Etat en matière d'encouragement de l'entrepreneuriat féminin, du travail des femmes, de leur accès aux différents marchés et leur accompagnement dans les différents programmes élaborés dans ce domaine. A cet effet, elle a annoncé le projet d'organisation de la deuxième Edition du concours sur l'entrepreneuriat féminin, pour récompenser les meilleurs projets réalisées par des femmes rurales dans les différents domaines économiques "afin d'encourager les réalisations et la créativité de la femme rurale, vu son rôle central dans le développement des régions rurales et leur contribution dans la diversification de l'économie nationale, précisant que la première Edition de ce concours avait rassemblé 144 participantes de différentes régions. Le département de l'agriculture s'implique De son côté, le ministère de l'Agriculture indique que la femme rurale a bénéficié de plusieurs sessions de formation qui ont été soldées par des microprojets. Parmi les 60 204 projets agricoles, 35% ont été concrétisés par des femmes rurales, soit 20 972 projets, a indiqué le ministre de l'agriculture qui a ajouté que des consultantes agricoles avaient été formées au niveau des services agricoles, des chambres agricoles, des conservations des fortes et de la conservations des steppes dans le cadre du programme de consolidation des capacités humaines et du soutien technique, affirmant que "la femme rurale a franchi d'importants pas qui ont renforcé sa place et son rôle efficace ainsi que son intégration rapide dans les différentes activités agricoles et les programmes de développement tracés". Le ministre a affirmé, à cette occasion que "la femme rurale a contribué et contribue toujours au développement économique à travers sa participation à la production et sa présence dans les différentes activités réservées et tracées pour elle par le gouvernement qui lui a accordé une grande importance et a consacré le principe d'accompagnement de la femme rurale dans le développement local. Le ministère de l'Agriculture a impliqué la femme rurale dans les différents projets de développement du secteur par son autonomisation à travers le renforcement des mécanismes de soutien afin de créer des opportunités d'emploi, le développement de projets pionniers, et la programmation de compagnes de sensibilisation et médiatique au profit de la population sur le genre sociale et les droits socio-économiques de la femme rurale, a indiqué M.Bouazgui. Les associations doivent s'impliquer... Appel - Parmi les acteurs sur lesquels repose la relance du développement économique local et la promotion de l'apport de la femme rurale dans ce sens : les associations. Ainsi, le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, a appelé, récemment, les associations dédiées à la femme rurale au même titre que celles du domaine agricole à s'organiser pour une relance du développement dans ces secteurs. "Il est impératif pour les associations rurales de toutes les régions du pays (Sahara, montagnes...) de s'organiser et d'œuvrer pour l'amélioration de la situation de la femme rurale activant dans diverses filières agricoles (cuniculture, aviculture, élevage bovin), en vue de relancer l'agriculture rurale" , a souligné M. Alioui, dans son allocution d'ouverture de la 1ère édition du Salon de la femme rurale, tenu à Blida, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme rurale. Aussi, a-t-il relevé la nécessité, pour ces associations, "de mettre à profit les moyens mis à leur disposition, par l'Etat, et de coordonner leurs actions, par la création de coopératives dédiées à la commercialisation des produits artisanaux ou agricoles de la femme rurale". Parallèlement, M. Alioui, qui a appelé les collectivités locales à soutenir la femme rurale dans ses activités, a estimé que l'accompagnement de cette dernière est inscrit au cœur des programmes de développement de président de la République , au même titre que de la stratégie gouvernementale visant la consécration de la justice sociale , suite aux affres vécus par la femme rurale durant la décennie noire, la période de sécheresse qui a frappé le pays, et la crise économique. La prise en charge de la femme rurale peut constituer une valeur ajoutée pour le secteur agricole a-t-il soutenu, à ce propos. Le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens a, par ailleurs, estimé que la politique agricole de l'Etat a permis, à l'Algérie, de consacrer une autosuffisance , avec à la clé l'exportation de nombreux produits agricoles, exception faite des céréales et du lait, dont il a appelé les professionnels du domaine, à mieux exploiter leurs ressources humaines et naturelles, afin de consacrer l'autosuffisance alimentaire en Algérie . Initié par la chambre d'agriculture de la wilaya, en coordination avec l'UNPA et l'association Afak de renouveau rural, ce salon organisé sous le signe Campagne et perspectives d'avenir a vu la participation de nombreuses femmes rurales et associations du domaine, venues exposer divers produits locaux, dont les produits de la ruche, le lait et dérivés, des fruits et légumes et des habits traditionnels. Les exposants ont saisi l'opportunité afin d'exposer, à M. Alioui, leurs préoccupations et doléances. Un comité en soutien... l Selon un responsable de la DAS de Tamanrasset, la mise en place en 2013 du comité de promotion de la femme rurale de la wilaya, composé de plusieurs secteurs. Cette instance a, pour accompagner cette frange, arrêté un programme quinquennal (2015/2019) et des plans d'action pour 2015 et 2016, ayant pour but d'examiner les voies de soutien et de commercialisation des produits de la femme rurale, à travers la création d'espaces, périodiques et itinérants, pour la commercialisation au niveau des wilayas, et à long terme à l'étranger. Le comité précité plaide aussi, dans ce cadre, pour l'ouverture de sections au niveau des centres de la formation professionnelle à cette catégorie de la société, tandis que la DAS œuvre à étendre les missions de ce comité et à généraliser ses activités sur tout le territoire de la wilaya de Tamanrasset. Tamanrasset : agriculture, artisanat, services, commerce... Pas moins de 1.841 femmes, issues de différentes régions rurales de la wilaya de Tamanrasset, ont bénéficié ces cinq dernières années de microcrédits dans le cadre du dispositif de l'Agence nationale de gestion du micro-crédit (ANGEM). Visant l'amélioration du cadre de vie de cette catégorie sociale et l'encouragement de son implication dans la dynamique du développement local, ce dispositif, ayant généré depuis 2012 pas moins de 2 785 emplois, a profité aux femmes des zones et localités rurales disséminées à travers les communes de Tamanrasset, In-M'guel, Foggaret-Ezzoua, In-Salah, In-Guezzam et Tin-Zaouatine, indique le responsable de l'antenne locale de l'ANGEM, Ahmed Ouled Salem. Les activités des bénéficiaires, notamment la femme rurale prioritaire dans le dispositif, sont versées notamment dans les créneaux de l'agriculture, l'artisanat, les services, le commerce et d'autres activités féminines. Selon le chargé de la gestion de la direction de l'action sociale (DAS), le dispositif de l'ANGEM, visant l'accompagnement et la promotion de la situation de la femme dans la région, prévoit l'élargissement de la liste des activités féminines éligibles au financement aux secteurs de l'agriculture et de l'artisanat, susceptibles d'impliquer la femme rurale à la dynamique de développement local. L.S. El-Tarf : Bougos, Chaffia, Souarekh... Près de 500 femmes rurales de la wilaya d'El-Tarf ont bénéficié, depuis l'année 2015 à ce jour, des différents dispositifs d'aide de l'Etat selon la directrice de l'action sociale. Ces aides s'inscrivent dans le cadre de l'accompagnement accordé par l'Etat aux femmes rurales pour contribuer à l'amélioration de leurs conditions de vie notamment, déclare Mme Bouchakour Khadidja, à l'occasion des portes ouvertes dédiées aux produits et travail de la femme rurale. Pas moins de 120 femmes rurales issues des mechtas relevant des communes de Bougos, Chaffia, Souarekh, El-Ayoune et Boutheldja, ont reçu des aides, durant l'exercice 2016, nécessaires au lancement de projets leur permettant de participer au développement économique de la wilaya, a-t-elle souligné. S'inscrivant dans le cadre de la solidarité avec les femmes rurales, ces aides ont été mises à profit pour concrétiser des micro-projets destinés au maintien de l'unité familiale et la cohésion sociale, a-t-on précisé lors de portes ouvertes, organisées au niveau de la maison de jeunes Ahmed Betchine d'El-Tarf. L'exposition, organisée à cette occasion, met en exergue tout le savoir-faire et les connaissances des femmes rurales de cette région, dans différents domaines tels que l'art culinaire ancestral, la poterie, la couture et les plantes ornementales et médicinales notamment. Les différents stands des associations à caractère socio- culturel ont drainé, de leur côté, les citoyens curieux de découvrir une panoplie de produits artisanaux faits à la main par des femmes rurales.