La police espagnole a démantelé un réseau de trafiquants d'immigrants marocains qui étaient revendus comme «esclaves» pour être exploités dans des exploitations agricoles du sud de l'Espagne, a annoncé hier vendredi le ministère espagnol de l'Intérieur. Les policiers espagnols ont interpellé 45 Marocains, dont huit responsables de cette organisation criminelle, dans les provinces de Malaga et d'Almeria, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur. Les trafiquants réclamaient aux clandestins un droit de passage de 3 000 à 8 000 euros en leur promettant des papiers en règle, des contrats de travail et l'accès à la sécurité sociale espagnole. Une fois arrivés en Espagne, les clandestins étaient «séquestrés» et les trafiquants réclamaient des rançons à leur famille restée au Maroc. Ensuite, l'organisation criminelle «les revendait comme esclaves à d'autres trafiquants d'êtres humains pour qu'ils travaillent dans des exploitations agricoles et dans la construction pour des salaires de misère». Selon la police espagnole, les victimes de ce trafic étaient «obligées de vivre dans des conditions inhumaines, arrivant à un point de non-retour où l'esclavage devenait un mode de vie, sous la menace perpétuelle d'être livrées aux autorités espagnoles». La quasi-totalité de ces immigrants était originaire de la localité de Sidi Karem.