Déclaration Mme Fatma-Zohra, directrice d?une école privée à Alger, évoque les contraintes que rencontrent certaines écoles privées après la promulgation du décret du 24 mars 2003. Son école assure deux programmes : national et français. Elle avoue que pour cette rentrée elle a entamé les maths en français puisque c?est difficile de refaire les mêmes programmes en arabe. Les élèves auront des difficultés d?adaptation. «Je ne pense pas pouvoir être prête en septembre 2005. Les élèves des premières années pourraient s?adapter à ce changement, mais les anciennes classes, notamment celles de sixième, qui ont déjà suivi un programme en français, accuseront un retard monstre.» A titre d?exemple, elle indique que sa classe de 6e ne pourra passer un examen national que d?ici à trois ans. «Le ministère nous autorise à confectionner nos propres manuels scolaires, mais sous son contrôle. Mais la préparation d?autres programmes demande beaucoup de temps et de moyens.» Ainsi, notre interlocutrice affirme que certaines écoles privées suivent le Cned, un programme dispensé dans les écoles françaises établi par le ministère de l?Education français. Les examens du bac et du brevet sont organisés à Paris ou à Toulouse. «Le problème se pose pour ces établissements, c?est une véritable menace pour eux ! Ils ne peuvent arabiser leur programme comme l?exige la loi. D?ailleurs, trois ateliers ont été mis en place par la tutelle pour élaborer le cahier des charges pour dégager des propositions et des matières de base. Une commission a aussi été installée pour se pencher sur les mesures et les moyens de gestion de ces établissements.» Mme Fatma-Zohra ajoute que d?autres écoles enseignent deux programmes en parallèle, algérien et français et leurs élèves sont astreints à passer les examens nationaux du brevet et du bac en candidats libres. «Nous n?avons rien inventé, nous avons seulement choisi un système performant, plus ouvert sur la technologie actuelle et plus souple.» Son école consacre aux élèves 6 heures d?anglais par semaine, 14 heures à l?arabe et autant pour le français. Les matières scientifiques sont toujours enseignées en français. L?arabe et l?éducation religieuse sont enseignés en arabe. «Certains émigrés sont venus investir et s?installer en Algérie, leurs enfants ne peuvent suivre les programmes nationaux. Comment faire ? La tutelle doit nous aider», déclare-t-elle.